Un étrange et horrible meurtre perturbe la quiétude du célèbre cimetière du Père-Lachaise. Puis un autre...
Assassinats inexpliqués, inexplicables, la Police patauge et seule une toubib, Laurène Parme, médecin légiste de son état, semble se rapprocher d’une mystérieuse vérité, bien dérangeante. Un fantôme, éther sanglant d’un nécrophile mort au XIXe siècle, serait le responsable de cette hécatombe.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, une lutte à mort va s’engager entre une vivante traînant comme un boulet d’airain un bien lourd passé familial, et le pychopathe au cœur léger (si, si !) et aux ambitions meurtrières démesurées.
En s’attaquant à un sujet tabou par excellence, la nécrophilie (une déviance impliquant des actes sexuel accomplis sur des corps décédés, par un être bien vivant), en parsemant son récit de séances d’autopsies médico-légales à faire blanchir les cheveux d’un amateur endurci de récits particulièrement chocs,Mia Cage frappe fort, très fort... Mais juste !
Fort car quelques pages risquent bien de heurter la sensibilité de certains lecteurs -mêmes si elles sont parfaitement légitimes à l’architecture intérieure du roman, par ailleurs.
Juste car son intrigue possède une logique de l’horreur bien réelle et crédible. Le secret est là, évidemment. Rendre un imaginaire par essence incroyable, totalement crédible par la seule grâce d’une plume aiguisée, n’est pas donné à tous les écrivains. Mia Cage y parvient très bien, presque sans effort apparent. Seule petite restriction, par moments, les dialogues paraissent un peu artificiels ou inutilement travaillés. Mais le Yonaute avisé, connaissant mon esprit tatillon, ne s’offusquera pas de cette légère remontrance et n’en tiendra pas rigueur à l’auteur (qui ne m’en tiendra pas rigueur non plus, je l’espère !).
En fait, de l’écriture de Mia Cage, on dira qu’elle semble simple, coule facilement mais recèle un joli travail stylistique. Les monologues intérieurs de l’héroïne ponctuent remarquablement la narration, tous les personnages (mêmes les plus obscurs) possèdent une consistance assez fascinante et l’histoire déroule un canevas imprévisible du meilleur goût. Mieux, les pistes psychologiques explorées (les brefs portraits des victimes avant l’interruption de leur programme biologique, la narratrice et son lourd fardeau familial) densifient fort heureusement le récit d’une ambiance sentimentale et “humaine” des plus intéressante. Même, certains chapitres particulièrement évocateurs de cette atmosphère suave et fétide qu’inspire le monstre tueur, ne sont pas sans me rappeler le Dan Simmons de « L’Échiquier du Mal », c’est dire.
Pour cause de nouvelle diffusion nationale, les éditions Nuit d’Avril viennent de lancer, fort heureusement, la réédition de leur catalogue en commençant par un excellent roman horrifique de Mia Cage intitulé « Necrophilia ». La collection est belle et les couvertures d’inspirations gothiques de Michelle Blessemaille attirent l’œil. Retenez ces noms (éditeur, auteur, illustrateur) car honnêtement, on en redemande !
Titre : Necrophilia
Auteur : Mia Cage
Couverture : « Tourbillon d’Âmes » de Michelle Blessemaille
Site Internet de l’illustrateur (couverture) : en anglais
316 pages
Éditeur : Nuit d’Avril (58700 Oulon).
Site internet de l’éditeur : http://nuitdavril.com (attention, site en réfection début septembre)
Site Internet de Mia Cage : Mia Cage
Dépôt légal : juin 2005
Format : 15 cm x 21 cm
Diffusion : Cedif (Ivry-Sur-Seine)
Distribution : Casteilla (Montigny-Le-Bretonneux)
ISBN : 2-35072-005-5 (2-9519741-5-9 pour la première édition)
EAN : 9 782350 720050
Prix : 18,90 €
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