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Zodiaque (T7) Le Jugement de la Balance
E. Corbeyran & Ullcer
Delcourt

A quoi pense-t-on aussitôt quand on évoque le signe astrologique de la balance ?
On pense forcément au symbole de la justice, de l’équilibre, de l’interdépendance. On se dit alors, par extension, que la justice est aveugle et que, pour chaque chose, il existe un légitime opposé qui assure l’harmonie de l’ensemble. Comme les deux faces d’une même pièce.
Fidèle à l’esprit de la série « Zodiaque », le scénario de ce septième opus reprend donc les poncifs du genre et nous propose, cette fois, une histoire assez originale.



Benjamin Brass (traduisez « laiton », comme la matière des ustensiles à peser de nos grands-mères) est du signe de la Balance. Ce procureur new-yorkais s’est donné pour mission de débarrasser la Grosse Pomme des cinq grandes familles qui dirigent le crime organisé.
Grâce au médaillon de la Balance, cet incorruptible et tenace procureur peut forcer les mafieux à avouer leurs méfaits devant un tribunal, convaincre les repentis à témoigner (à en faire des balances quoi !). Il est sûr du bien fondé de ses actes. Certes, pour arriver à ses fins, il doit influer sur le libre-arbitre de ses opposants, mais, pense-t-il, cela est bénéfique pour les habitants de la ville qu’il protège. Comme il le dit lui-même, il y a toujours « la part d’ombre dans la figure du bien et la parcelle de lumière dans la manifestation du mal ». La fin justifie les moyens. Il est d’ailleurs proche de la réussite. En seulement quatre ans, il a fait tomber les principaux leaders des plus grandes familles de truands au monde. Il ne lui reste plus qu’à neutraliser la cinquième et dernière famille du crime. Mais, l’équilibre universel étant rompu, des forces supérieures vont tenter de peser dans la balance… Cet ultime combat du bien contre le mal va mener, contre sa volonté, Benjamin Brass en Sicile, sur les terres de ses adversaires. Est-il vraiment possible de rompre l’équilibre opposant le Bien et le Mal ? Est-ce que la justice des hommes a ce pouvoir ? L’issue d’un tel combat est-elle simplement possible ? Le séjour de Benjamin dans l’antre de ses ennemis pourrait bien remettre en cause toutes ses certitudes.

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A priori, le scénario de cet album n’est pas très original. Le combat du Bien contre le Mal et la remise en question des principes du héros ont été maintes fois traités en bandes dessinées. Pourtant, grâce au pouvoir de sorcier de son héros, Corbeyran arrive à donner une autre saveur à l’intrigue. Au vu des précédents épisodes de la série, on s’attendrait à une trame facile, au suspens limité, mais les aspects fantastiques de la série orientent cette histoire dans une voie assez nouvelle. Sans être époustouflé par un scénario aux rebondissements haletants, on se laisse assez facilement porter par l’intrigue, sans vraiment réussir à deviner ce qui va se passer à la planche suivante. Cette particularité constitue à elle seule un gros avantage par rapport à de nombreux épisodes précédents de la saga.
Cet album nous offre même quelques scènes bien pensées, comme celle où, en introduction du livre, l’un des parrains de la mafia se retrouve menotté, le dos bloqué pour avoir fait de la gym devant sa télé.

Autre aspect intéressant, ce volume est également l’occasion d’enfin faire la connaissance du porteur du talisman du Serpentaire, celui sensé lever le voile sur les interrogations (s’il y en a !) de la série. Bien que le Serpentaire soit une évidence, Delcourt essaie toujours de garder le secret concernant l’identité du treizième et dernier album de la série. Selon moi, à la lecture des sept premiers tomes, la femme qui possède le médaillon du serpentaire possède le pouvoir de changer d’apparence et utilise ce don pour voler les autres colliers. Mais en général je suis assez mauvais en prédiction de scénario… Cet album a donc le mérite de titiller notre impatience sur ce point. Espérons que le dernier tome de la saga nous apprendra les véritables ambitions de celui (ou ceux) qui dérobe(nt) ces étranges catalyseurs.

Les dessins sont réalisés par Ullcer. On reconnait le style réaliste et les visages expressifs qu’il crée dans la série “Vents Contraires”. Ceux qui connaissent ce thriller ne seront pas dépaysés. Même le coloriste du deuxième tome de la série, Jérôme Brizard, est ici au rendez-vous. D’ailleurs, concernant le coloriste, je vous recommande vivement l’un de ses anciens projets : le diptyque “La Mémoire dans les poches”.

Le prochain tome de la série, “La Technique du Scorpion”, est sorti le 17 octobre 2012. Djillali Defali se chargera des dessins.


(T7) Le Jugement de la Balance
- Série : Zodiaque
- Scénario : Eric Corbeyran
- Idée originale : Guy Delcourt
- Dessin : Johann Leroux, alias Ullcer
- Couleurs : Jérôme Brizard
- Couverture : Thomas Ehretsmann
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Machination
- Dépôt légal : 5 septembre 2012
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 48 pages couleurs
- ISBN : 978-2-7560-2397-7
- Prix Public : 13,95 €


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Illustrations © Ullcer et Delcourt (2012)



Allison & Julien
28 octobre 2012




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