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Jour J (T8) Paris brule encore
Duval & Pécau - Damien
Delcourt - Série B

1976, le journaliste américain Oliver Nooman débarque sur le sol d’une France en proie à une guerre civile. Une putain de guerre où les forces de l’ONU, et en particulier les G.I.’s américains, s’embourbent lamentablement. Pour comprendre comment la France en est arrivé là, il faut revenir à mai 1968. Alors que le Général De Gaulle tente de fuir en Allemagne, un attentat l’oblige à faire demi-tour pour l’Elysée. Malheureusement, il y sera sauvagement assassiné. Ce meurtre sonnera le début de la guerre civile française, Droite contre Gauche, Bleu contre Noir. Aujourd’hui, Oliver doit réaliser un reportage dans un Paris en état de siège, où les différentes factions s’opposent pour devenir maîtresse de chaque arrondissement.



Seulement, cette mission n’est qu’une couverture pour Oliver. Son véritable boulot : le trafic d’objets d’art. Et son commanditaire à une obsession : récupérer la Joconde. Dans le chaos parisien, les trésors du Louvre se sont éparpillés entre les diverses factions et grâce à son intermédiaire, il compte bien mettre la main sur la peinture de Léonard de Vinci. Mais Pallas a une bien mauvaise nouvelle pour lui : l’entrepôt où se trouve La Joconde est tombé entre les mains de la faction du Christ Roi. Ce groupe d’extrême droite sème depuis la terreur dans le quartier, mais les opposants ont réduit le coin en champs de bataille. Oliver commence alors une traversée de Paris de tous les dangers, mais cela en vaut-il réellement la peine ?

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Comme pour chaque tome de la série « Jour J », Jean-Pierre Pécau et Fred Duval partent d’un événement historique et en changent les conséquences. Ici, ils reprennent l’affaire de la disparition du général De Gaulle le 29 mai 1968. Jusque là rien d’étonnant. Les premières pages nous mettent dans une ambiance proche d’un film sur la guerre du Vietnam, une arrivée à la « Apocalypse Now » mais sur une plage de Normandie. Et tout aussi rapidement, une impression se crée, celle que quelque chose cloche dans cette mise en scène. En fait, tout sonne étrangement faux, comme si le duo de scénaristes n’était pas parvenu à créer une atmosphère qui colle parfaitement à leur uchronie. Certes, les personnages en tenues punk sont dans l’âme de cette génération, mais ils transforment la guerre civile française en une forme de téléfilm post apocalyptique de série B.

Pourtant, cette histoire de journaliste venu récupérer la Joconde est assez sympathique, et les personnages plutôt intéressants, mais le problème du contexte et de l’ambiance demeure et gâche fortement le plaisir. Damien fait alors ce qu’il peut pour mettre en images ce scénario et en toute objectivité, il n’y a pas grand chose à redire sur le travail du dessinateur qui a tenté de donner une âme à une guerre civile dans les année 70, au coeur de Paris. Il a aussi résisté à la tentation de nous montrer une tour Eiffel en lambeaux et on ne peut que l’en remercier. C’est peut-être cette résistance à la caricature qui permet à Damien de maintenir l’attention du lecteur qui, quelque part comme tout charognard que nous cachons en nous tous, tourne les pages pour voir quel monument sera tombé sous les coups de crayons du dessinateur.

« Paris Brule encore » n’est certainement pas le meilleur de la série « Jour J » et nous montre notre duo de scénariste pour une fois en petite forme...


(T8) Paris brule encore
- Série : Jour J
- Scénario : Jean-Pierre Pécau et Fred Duval assistés de Fred Blanchard
- Dessin : Damien
- Couleurs : Jean-Paul Fernandez
- Couverture : Manchu et Fred Blanchard
- Editeur : Delcourt
- Dépôt légal : 23 mai 2012
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 56 pages couleur
- ISBN : 978-2-7560-2480-6
- Prix Public : 14,30 €


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Frédéric Leray
10 octobre 2012




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