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Congo-Océan
Loïc Malnati & Olivier Marro
Éditions Glénat

Gare de Nice de nos jours. Manon prend le train avec son grand-père, Zola, pour aller voir Mamy Calao, son arrière-grand-mère. Dans leurs bagages, un cadeau ramené du récent voyage au Congo de Zola. Ce pays, c’est celui de Mamy Calao et c’est aussi le pays de naissance de son grand-père. C’est par le premier convoi du Congo-Océan, le 10 juillet 1934, que sa mère et lui s’enfuirent pour revenir en France. Mais laissez Zola vous raconter son histoire, l’histoire de Mamy Calao.



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Loïc Malnati et Olivier Marro nous livre une très belle histoire. Ancré dans un contexte historique particulier, l’Afrique coloniale des années 30. Le scénario est riche, abordant plusieurs thèmes.

Si en toile de fond permanent est montré l’horreur de la construction de la ligne « Congo- Océan », le récit traite aussi de la condition de la femme et plus généralement du racisme. Malnati utilise intelligemment le mode de vie des calaos pour mettre en résonance l’histoire de Lisa et Paul. Cet écho est renforcé par la légende du calao blanc raconté au milieu de l’album, qui relate son martyr à cause de la véracité de ses dires. Les personnages ont de l’épaisseur, principalement Walter amoureux éconduit, fils répudié et hanté par les fantômes de ses exactions. Loin du romantisme d’un « Out of Africa » (film américain de Sydney Pollack, tiré du roman de Karen Blixen), ce roman graphique montre la dureté du colonialisme et l’exploitation des indigènes par les colons blancs.

Inauguré en 1934, la liaison ferroviaire « Congo-Océan » (510km) entre le port de Pointe-Noire sur l’océan Atlantique à Brazzaville sur le fleuve Congo fut aussi un enfer meurtrier pour des milliers d’africains. Commencée en 1921, elle servira au transport des marchandises et de matières premières vers la métropole. « Recrutant » sa main d’œuvre sur place, la Société de Construction des Batifoles déplaça des milliers d’hommes les arrachant à leur famille, ravageant des villages entiers. Mais l’opinion française fut alertée par des journalistes comme Albert Londres (« Terre d’ébène », éditions Le Serpent à Plumes, 1929) ou des écrivains comme André Gide dans son livre « Voyage au Congo » (Éditions Gallimard, 1927). En 1930, la France a refusé de ratifier la convention internationale contre le travail forcé. Et ce n’est qu’en 1946 que le travail forcé sera interdit dans les colonies.

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Dans un graphisme gras plutôt surprenant , Malnati, adepte de la ligne claire, travaille son dessin comme une matière. Il utilise des contours épais et les couleurs lumineuses sont déposées par des à plats remplissant les zones ainsi délimitées. Je vous renvoie sur le blog de Loïc Malnati où il explique son évolution graphique.

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Un très bel album, émouvant et tragique.


Congo-Océan
- Scénario : Loïc Malnati, Olivier Marro
- Dessin et couleurs : Loïc Malnati
- Éditeur :Glénat
- Collection :Hors Collection
- Dépôt légal : 22 février 2012
- Pagination : 128 pages
- Format : 200 x 265 mm
- ISBN : 9782723486941
- Prix public : 19,50€


© MALNATI / MARRO / GLENAT 2012



arjulu
19 octobre 2012




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