Séparés en plusieurs groupes, Cécile se retrouve avec celui de Pierre et de son nouvel ami spéléologue. En s’enfonçant dans le labyrinthe, les explorateurs découvrent des salles couvertes de dessins représentant la vie des dieux et l’histoire de ce lieu. Mais les scènes représentées divergent fortement des légendes mythologiques que tous connaissent. Et que penser de ces cadavres de guerriers portant des armures de soldats grecs ? Quelque chose cloche dans ce décor : les armes sont trop récentes pour dater de l’Antiquité. Et quand un de leurs compagnons les agresse une hache à la mains et portant un casque à cornes le faisant ressembler à un Minotaure, Cécile comprend que ce site cache un terrible secret qui pourrait bien remettre en question ses propres certitudes.
« Le Labyrinthe » est le deuxième tome de la collection La Grande Evasion. Chaque tome est un one shot écrit et dessiné par des auteurs différents pour chaque histoire.
C’est Mathieu Gabella qui se trouve au scénario de ce Labyrinthe du Minotaure. Reconnu pour son travail sur « La Licorne », il s’attaque ici à la mythologie grecque et à toutes les légendes qui y sont liées. Mais surtout, il va baser son histoire sur une thèse scientifique sur la mémoire récessive chez chaque personne.
Le one shot est un exercice assez dangereux car il est souvent difficile de donner assez d’informations au lecteur sans le noyer. Mathieu Gabella a choisi de ne pas s’apesantir sur ses personnages et de nous parler de leur passé qu’à travers les révélations qui éclairciront peu à peu le mystère lié au labyrinthe. Ce choix s’avère judicieux car en se focalisant sur l’action et la fuite en avant des personnages, il parvient à donner assez d’éléments pour comprendre son histoire tout en gardant un rythme soutenu dans le déroulé du récit.
Karl Lashley, le scientifique mentionné dans le tome, a réellement développé une théorie controversée sur l’esprit et le fonctionnement du cerveau humain. Mathieu Gabella s’est inspiré de cette théorie pour élaborer une autre théorie sur l’existence des Dieux grecs. Sa démonstration est d’ailleurs assez crédible pour intéresser un lecteur curieux. Il génère ainsi un bon suspense qui durera jusqu’à la chute finale, qui sera proche de celle des bons films d’horreur, ne clôturant pas réellement l’histoire, bien au contraire. Encore une fois, ce choix s’avère judicieux et donne tout son intérêt à son livre.
Le dessin du labyrinthe est confié à Stefano Palumbo. Cet artiste possède des influences très variées allant de Moebius à Katsuhiro Otomo en passant par Mike Mignola. Les traits de ses personnages sont assez particuliers, plutôt anguleux, les joues creusées et donnant à certains personnages une ombre naturelle de folie. Ce trait colle parfaitement à l’histoire où un grande nombre de protagonistes va perdre la raison, et ces visages torturés donnent une grande force à ses planches. Mais surtout, son travaill sur les scènes représentant la mythologie grecque est assez remarquable. Toutefois, c’est évidemment le labyrinthe lui-même qui devient le héros de ce livre. Représenter ce lieu souterrain n’était pas une affaire simple et le résultat et convaincant. Ses salles dédiées aux dieux sont assez originales et surtout bien détaillées.
Avec son scénario surprenant, « Le Labyrinthe » ouvre un autre angle d’accès à la collection La Grande Evasion qui pourrait nous réserver d’autres très bonnes surprises.
(T2) Le Labyrinthe
Série : La Grande Evasion
Scénario : Mathieu Gabella
Dessin : Stefano Palumbo
Couleurs : Lou
Editeur : Delcourt
Dépôt légal : 22 août 2012
Format : 230 x 320 mm
Pagination : 64 pages couleur
ISBN : 978-2-7560-2701-2
Prix Public : 14,95 €
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