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Nuit des chauves-souris (La)
Film américain de Louis Morneau (1999)
23 février 2000


Genre  : vilaines bêtes
Durée  : 1h32

Avec Lou Diamond Phillips (Emmett Kimsey), Dina Meyer (Dr. Sheila Casper), Bob Gunton (Dr. Alexander McCabe), León (Jimmy Sands), Carlos Jacott (Dr. Tobe Hodge), David McConnell (Munn), Marcia Dangerfield (Maire Branson)

Il est toujours très drôle de pouvoir chroniquer un film des années 50 réalisé en 1999. Oui, des irréductibles croient encore à ces frayeurs primales, inhérentes à l’espèce humaine, vis-à-vis de charmantes bestioles, victimes en général de leur apparence plutôt repoussante. Nous avions eu droit pendant les années 80 aux piranhas, aux araignées, aux fourmis, aux abeilles tueuses et aussi aux Tremors, sorte de vers géants immondes bouffeurs de chair fraîche. Aujourd’hui, voilà nos amies les chauves-souris, gentils mammifères volants nocturnes apparentés à la magie noire, aux sorcières et aux vampires.
Nous sommes au Texas, à Gallup, dans un bled paumé et attardé comme il en existe des milliers aux Etats-Unis. Mais la tranquillité ambiante va être bouleversée par la découverte de corps atrocement mutilés. Les morsures semblent être l’oeuvre de chauves-souris géantes. Le shérif du coin fait donc appel à une spécialiste, le Dr Sheila Casper, pour enrayer ce fléau. Surtout que les chauves-souris en question pourraient porter un virus dangereux.
Fait que ne contredit pas le professeur McCabe, étrange personnage, qui a lui-même opéré à des modifications sur ces charmantes bestioles. Mais la contamination a lieu et le joli village texan se retrouve envahi par une horde de bestioles assoiffées de sang.
La nuit des chauves-souris est un vrai film de monstres avec tous ses poncifs, tous les clichés de situation possibles, tous les retournements téléphonés et aussi l’ensemble des personnages stéréotypés. Une vraie galerie d’école, un exercice d’application bien orchestré.
Mais la qualité graphique est au rendez-vous. Les attaques des chauves-souris sont d’une violence inouïe. Filmées de très près, elles mettent le spectateur au coeur de l’action. Louis Morneau, le réalisateur en parle : « Nous voulions que le spectateur vive en direct l’horreur que l’on éprouve à être cerné par ces créatures. Restreindre le dialogue au minimum, souligner l’expérience physique angoissante des personnages à chaque confrontation porte le suspense et l’implication personnelle du public à leur maximum. »
Il est clair que ce fouillis visuel voulu par le réalisateur rend compte du tragique de la situation. Les victimes n’ont aucune chance de se sortir de cette nasse immonde qui se presse autour de lui, renfermant son étau petit à petit.
Pour ce qui en est des dialogues, il est vrai que l’esprit ne vole pas haut et que le minimum syndical était sûrement la meilleure option pour éviter les bavardages inutiles pouvant anéantir le film. On en reste donc aux remarques très paysannes du shérif, incarné par Lou Diamond Phillips en pleine forme, aux échanges très banals sur fond de suspense :
« Comment ? Vous avez contaminé ces chauves-souris volontairement ? »
« Bien, sûr, je les ai améliorées. N’est-ce pas le travail de tout scientifique, faire évoluer le monde ? ».
Les clichés sont bien tous là. Le docteur, spécialiste dans le cas qui nous intéresse, ici des chauves-souris, plutôt bien roulée, mêlant esprit et physique ; le professeur fou, toujours à la solde des militaires, mais toujours bien plus taré qu’eux ; l’agent du gouvernement qui a des remords aux ¾ du film, histoire de mourir en beauté ; le shérif ,déjà cité, suffisamment mignon pour qu’un petit courant passe entre lui, plouc à peine lettré, et la belle universitaire surdiplômée ; et enfin l’assistant rigolo, ici black pour les quotas, toujours prompt à sortir la bonne blague du moment.
Il n’en reste pas moins que les acteurs paraissent bien s’amuser. Lou Diamond Phillips prétend : « J’ai tout de suite été intéressé par le projet. Le film promettait d’être terrifiant et drôle en même temps. Et je voulais tourner avec Louis Morneau qui a donné au film le rythme accéléré d’un film d’action, et un grand sens du mouvement et du tempo. » Et pour bouger ça bouge.
Le film avance à cent à l’heure et ne permet pas au spectateur de souffler.
Et pour une fois, la scène d’amour stupide est évitée comme l’explique Phillips : « Bien qu’il existe une attirance évidente entre les deux personnages, il n’y avait pas de place dans ce film pour la traditionnelle scène d’amour. Notre vie est en danger et un million de chauves-souris tournent au dessus de nos têtes ! » Merci monsieur Morneau  !
C’est donc à coups d’effets spéciaux animatroniques et numériques habilement mélangés que le réalisateur tente de nous foutre les jetons. Un travail que connaît Dina Meyer par coeur : « Ce film est le troisième que je tourne en jouant face à rien ! J’ai »joué« avec des insectes géants (Starship Troopers), des dragons (Coeur de Dragon), et maintenant des chauves-souris. Mais j’ai sauté sur l’occasion d’interpréter une véritable héroïne. Mon personnage essaie vraiment de sauver les gens ! »

N’exagérons rien, La nuit des chauves-souris n’est rien de plus qu’un divertissement à pop-corn pour les détenteurs de la « carte jeunes ». Mais c’est toujours sympa de voir que l’on peut s’amuser tout en regardant des images plutôt bien faites.
Divertissement pour public averti, uniquement.

FICHE TECHNIQUE

Titre original  : Bats

Réalisation
 : Louis Morneau
Scénario : John Logan

Producteurs exécutifs : Brent Baum, John Logan, Dale Pollock et Steven Stabler
Producteurs : Bradley Jenkel et Louise Rosner

Musique originale : Graeme Revell
Photographie  : George Mooradian
Montage : Glenn Garland
Casting : Laura Schiff
Décors : Phillip J. C. Duffin
Costumes : Alexis Scott
Effets spéciaux  : Eric Allard

Production : Destination Films
Distribution : Columbia TriStar Films
Effets spéciaux  : K.N.B. EFX Group Inc., Netter Digital Entertainment, POP Films


Michael Espinosa
23 février 2000



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