Dans la mouvance de la venue en masse de romans nordiques, voici un ouvrage norvégien. On s’attend forcément à un côté grave, triste, maussade, dépressif. Et on n’en est pas loin.
Kurt, le personnage principal se présente comme un adolescent ordinaire en révolte contre ses parents. En tout cas, son père avec qui il tente de vivre au jour le jour. Et sans aucun doute sa mère qui l’a abandonnée définitivement à cause de la drogue. Et puis un peu tout le monde. Les homosexuels, les vieux, les étrangers, les autres, tous ont droit à sa part de haine. L’enfer, c’est les autres.
Kurt est aussi très fonceur, maladroit, passant d’une idée à une autre. Sans vraiment réfléchir aux actes, comme aux conséquences. Après tout, le monde est à lui. Ou contre lui.
Kurt est amoureux d’une fille inaccessible. Ou presque. Qui lui cèdera. Ou pas.
Mais où l’on attendait des sentiments poussés à l’extrême, des limites dépassées jusqu’à la bêtise, on navigue finalement dans une haine ordinaire de jeune « con » comme beaucoup l’ont été, le sont et le seront.
L’auteur pousse le vice sur la fin qui là, pour le coup, a un côté apocalyptique. Mais le reste ayant été si mi-figue, mi-raisin, que la portée de l’acte final n’a pas l’ampleur qu’il aurait dû avoir.
Ce livre est l’exemple de la demi-teinte. On est attiré par son sujet, un peu agacé par son écriture « moderne », content de sa fin, mais insatisfait en le refermant.
Titre : L’heure de la vengeance (Hevn, 2009)
Auteur : Jan Chr. Naess
Traduit du norvégien (Norvège) : Pascale Mender
Couverture : Delphine Dupuy
Éditeur : Editions Thierry Magnier
Collection : Grand Roman
Pages : 200
Format (en cm) : 14,1 x 22 x 1,2
Dépôt légal : août 2012
ISBN : 978-2364741249
Prix : 17,50 €