Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Etherval n°0 : Tempus Fugit
La revue de l’imaginaire
Fanzine, n°0, science-fiction/fantasy, nouvelles-articles-détente, juin 2012, 58 pages, 6€

Voilà le premier numéro du fanzine « Etherval ». Il est numéroté 0, ce qui peut être pris comme une marque de modestie de l’équipe, qui signifie ainsi qu’ « Etherval » est encore en phase de réglages.
Lorsque l’on découvre pour la première fois un nouveau fanzine, on ne peut s’empêcher de le feuilleter pour mieux s’en imprégner et voir comment il est fait.
Première surprise : « Etherval » est grand, beaucoup plus que ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Son format A4 le démarque tout de suite des autres fanzines, généralement en A5, donc bien moins imposants. Si la couverture offre une belle vitrine, les illustrations intérieures ne sont, hélas, pas du même niveau, ce qui est dommage.
On peut aussi regretter qu’il n’y ait pas de présentations des auteurs des quatre nouvelles au sommaire. Il est d’ailleurs étonnant qu’un seul texte réponde au thème de ce premier « Etherval », soit le temps.



Après ces premières impressions, voyons plus en détail son contenu.

Mr Jack” d’Élizabeth Gilles ouvre les pages de belle manière. Une fille vit en recluse, son ordinateur est son unique compagnie. Aussi, lorsqu’une mystérieuse entité, Mister Jack, semble le hanter, sa vie bascule. Et les choses ne s’arrêteront pas là.
Cette nouvelle illustre à merveille les dangers d’Internet, de l’automatisation à outrance pour se passer de l’être humain. Elle le fait avec un certain humour et de manière intimiste avec cette relation entre un ordinateur et sa propriétaire qui s’y fiait auparavant corps et âme, avant de chercher le salut parmi ses semblables.

Mileas la Perdue” de Jérôme Simon relève de la fantasy. Cette nouvelle est drôlement menée, car elle s’attache à des personnages appelés à disparaître au fil du récit. Cela se comprend mieux une fois que l’on accepte la ville de Mileas comme acteur principal. Depuis la défaite, celle-ci n’est plus que l’ombre d’elle-même. La vie en surface est devenue impossible, la population s’est enterrée, a creusé sous Mileas, survivant tant bien que mal. Le danger rôde partout.
Sombre tableau, bien rendu par l’auteur qui s’attache à illustrer le funeste destin de cette ville autrefois flamboyante. Il finit sur une touche d’espoir, bienvenue dans cette histoire finalement bien menée.

Seconde incursion en fantasy avec Amandine Thorrignac qui signe, avec “Le siège”, un texte me faisant penser à un extrait de roman. Cette invasion des troupes Veurs semble s’inscrire dans une histoire beaucoup plus vaste que cette seule nouvelle, dont le titre résume parfaitement l’intrigue.
Pour bloquer l’avancée des Veurs, les troupes d’élite du général Angarade sont envoyées dans un avant-poste. Même avec ces renforts, le combat apparait perdu d’avance, les ennemis sont si nombreux. Gagner du temps, voilà leur mission.
L’originalité du “Siège” tient dans la personnalité du général : une jeune femme qui fait toujours bonne figure pour ses hommes, même lorsqu’elle sait qu’ils sont tous sacrifiés. Le devoir avant tout. Entre réunions d’état-major et batailles, la mort rôde et cueille son lot de victimes.
Un long texte sur la guerre et son atrocité, plaisant à lire, touchant aussi, et, même si la conclusion s’avère prévisible, on ne peut s’empêcher d’espérer.

Reste le dossier sur le temps avec deux articles et la nouvelle “Le dentiste et le détective” de Rémi Przybylski.
D’étranges plumes ont la particularité de s’affranchir en quelque sorte du temps et de créer le monde selon ses envies. Problème : elles sont rares et très difficiles à trouver. La possibilité d’en posséder excite toutes les convoitises.
L’histoire s’avère assez alambiquée et l’auteur nous réserve une surprise finale du meilleur effet. Dominer le temps peut s’apparenter à une drogue, dont se passer est quasiment impossible.
Bonne introduction aux deux articles complétant le dossier.

Le premier “Et si…” illustre à merveille ce que tout un chacun pense fréquemment : « Et si j’avais fait un autre choix, que serait mon présent ? » La possibilité de changer un détail du passé pour transformer sa vie appartient au rang des regrets et a donné lieu à de nombreux écrits.
Le second s’intéresse aux “voyages à travers l’espace temps”. J’ai été étonné qu’il soit plus fait référence aux voyages à travers l’espace qu’à travers le temps. L’utilisation de portes distrans, de trous de ver et autres artifices pour s’affranchir des distances, tout en ne perdant pas de temps par rapport au monde extérieur, ne relève pas vraiment du voyage dans le temps. Un exemple parmi d’autres qui m’ont semblé éloignés du sujet. Je pensais notamment trouver mention de « Les temps parallèles » de Silverberg où le voyage dans le temps devient un véritable commerce avec ses destinations prisées. Je pense que chacun possède sa propre idée des livres où le temps fait partie intégrante de l’intrigue.

Un dossier sur le temps qui aurait mérité d’être plus étoffé avec d’autres textes et plus ciblé au niveau des articles pour ne pas explorer trop de voies et un peu se perdre en chemin. Toutefois, il faut noter qu’un bel effort a été fait et que tous deux intéresseront les lecteurs.

Une page est consacrée aux jeux avec une grille de mots mêlés, un sudoku avec le mot longtemps et des titres de romans à faire correspondre avec leur auteur. Très bonne idée qui offre un “espace détente” comme il est si bien noté.

Les deux dernières pages sont couvertes par “les missives d’Etherval” avec des infos saugrenues et marrantes du versant fantasy du fanzine. N’est pas sans rappeler Ceci n’est pas de la SF dans « Présences d’Esprits », mais en mode imaginaire où tout sérieux est banni. Une belle note finale !

Commencer par un numéro 0 n’est jamais innocent. En effet, débuter n’est jamais facile, alors c’est comme se donner un peu plus de temps, celui de découvrir les réactions des lecteurs et de pouvoir corriger le tir pour le numéro 1 qui sera forcément attendu.
L’équipe peut être fière du travail accompli. La présentation est vraiment impeccable. Juste les quelques détails mentionnés au début méritent d’être améliorés. Les nouvelles et articles sont agréables à lire, alors l’impression générale est des plus positives.

L’association des Plumes de l’Imaginaire a aussi beaucoup travaillé autour de ce numéro en offrant un large éventail de possibilités pour découvrir « Etherval ». En effet, le fanzine est loin de se cantonner au seul format papier. Une version numérique existe aussi et, cerise sur le gâteau, chaque nouvelle est disponible en fichier audio. Pour avoir eu accès à deux d’entre elles, la plus courte durant tout de même trente minutes, c’est vraiment bien foutu avec plusieurs voix. Un travail titanesque à saluer et à encourager.

Vous l’aurez compris « Etherval » mérite de s’y intéresser, alors, à votre tour, découvrez selon votre envie ce numéro 0.

Pour information, le numéro 1 portera sur la trahison et est prévu pour le 21 octobre 2012. Le sommaire est déjà dévoilé sur cette page.

Souhaitons une longue vie à cet « Etherval » bien né !


Titre : Etherval
Numéro : 0
Éditeur : Association des Plumes de l’Imaginaire
Rédactrice en chef : Amandine Thorrignac
Couverture : AkiSaé
Type : fanzine
Genres : SF, fantasy, articles, jeux, etc.
Site Internet : Etherval ; le numéro 0 ; la boutique avec sa large offre
Période : juin 2012
Périodicité : quadrimestrielle
Dimensions (en cm) : 20,9 x 29,8
Pages : 58
Prix : 6 € sous format papier et 3 euros sous forme numérique



François Schnebelen
29 août 2012


JPEG - 18.7 ko



Chargement...
WebAnalytics