Le pays allié est entré en guerre avec la Fédération, mais son armée n’est pas assez importante pour faire face à l’effort de guerre. C’est pourquoi une mobilisation des jeunes entre 18 et 24 ans est organisée. Ce sont les mêmes subissant de plein fouet la loi de sauvegarde de la prospérité nationale. Opposant à cette loi qu’il était sensé représenter, Fujimoto est finalement arrêté pour avoir diffusé sur le net des informations subversives. Le jeune fonctionnaire va subir ce qu’il redoute tant : un camp de rééducation pour faire de lui un véritable adepte de la loi. C’est un homme cassé, déchu de ses droits, renié par ses parents qui sort du camp. Il découvre que la seule personne s’étant portée garante de lui est son ancien chef. Mais Fujimoto va tomber de désillusion en désillusion, surtout en réalisant à quoi sert réellement la loi.
Comme toutes les bonnes choses, voici le dernier tome de la série « Ikigami, Préavis de mort ». Contrairement aux autres tomes et tout logiquement, il n’y aura qu’une seule victime de l’ikigami. Et ce dernier ne sera vraiment pas le plus intéressant ni le mieux développé. C’est en fait la représentante japonaise qui sera réellement au cœur de l’histoire. C’est elle qui sera à la recherche de rédemption. Le jeune homme victime de la tumeur ne semble n’être qu’un faire-valoir, son passé étant très peu développé et nous en sauront moins sur lui que sur la jeune maman. La discussion sur la culpabilité des parents sera assez intéressante car Mamoru joue l’avocat du diable à la perfection et lance des thèses souvent politiquement incorrect. Mais ce dernier portrait de condamné par la loi ne sert qu’à introduire le grand final.
Motoro Mase développe ici une thèse qui doit rester présente dans l’inconscient japonais : leur dépendance militaire en tant que vaincu de la seconde guerre mondiale. Fujimoto subit ce que les opposants au pouvoir se doivent de passer pour être réhabilité. Toutefois, le mangaka sera très soft sur les traitements infligés à son héros. Ce ne seront que quelques petites cases qui illustreront les tortures de la rééducation. Cela suffit largement pour comprendre l’état dans lequel ressort Fujimoto. Le mangaka ne souhaitait pas épiloguer sur les méthodes de lavage de cerveau mais bien sur le scandale que représente en fait la loi de sauvegarde de la prospérité nationale. Et il faut avouer qu’un gouvernement mettant en œuvre une telle procédure n’est en fait que la pire des dictatures ou surtout le pire des lâches. Je vous laisse découvrir par vous même le fin mot de l’histoire et la conclusion choisie par Motoro Mase. En tout cas, elle ne décevra pas les fidèles de la série et sera au contraire très logique, utilisant certains personnages secondaires des tomes précédents.
« Ikigami, Préavis de mort » tire sa révérence mais restera comme une excellente série sur un sujet pas simple à développer et qui mériterait d’être utilisée comme matériel pédagogique.
Ikigami, Préavis de mort (T10)
Auteur : Motoro Mase
Traducteur : Josselin Moneyron
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Seinen
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 240 pages
Date de parution : 20 juin 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-450-6
Prix : 7,99€
A lire sur la Yozone :
Ikigami, Préavis de mort (T1)
Ikigami, Préavis de mort (T2)
Ikigami, Préavis de mort (T3 et 4)
Ikigami, Préavis de mort (T5)
Ikigami, Préavis de mort (T6)
Ikigami, Préavis de mort (T7)
Ikigami, Préavis de mort (T8)
Ikigami, Préavis de mort (T9)
IKIGAMI © 2005 by Motorô MASE / SHOGAKUKAN Inc.
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