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Du vent sous les pieds emporte mes pas (T1)
Castadot & Brynaert
Quadrants Editions

Deux nouveaux venus dans le monde de la BD. Un album au propos ambitieux. Une maison à la production limitée, dont on devine qu’elle entretient un rapport de confiance mutuelle avec ses auteurs, et que chaque publication y est un événement de nature à influer sur la survie de la structure éditoriale. « Du vent sous les pieds emporte mes pas » est de ceux-là, qui séduit et déçoit à la fois.



Cette création de deux nouveaux auteurs belges ne cache pas ses racines : tout commence en effet comme un roman de moeurs en pays ardennais, dans un décor de village à la Jean-Claude Servais. Une histoire de terroir centrée sur le jeune Léon, dont on suit l’enfance difficile et l’adolescence plus pénible encore, partagé qu’il est entre ses origines modestes et sa volonté de faire une carrière artistique de peintre et de dessinateur, impensable dans son milieu.

Heureusement, le jeune garçon peut compter sur l’écoute empathique d’un peintre, un vieil original qui vit dans un bateau posé dans l’herbe d’une clairière. Un soutien qui ne suffira pas à brider la révolte de Léon, qui malgré moqueries et avanies, tient bon, et met à exécution son projet de faire, envers et contre tout, une carrière d’artiste autodidacte.

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Le voici donc qui rejoint la ville où survivre vaille que vaille, tout en fréquentant comme il peut le milieu des artistes où il ne se reconnaît pas, n’y voyant qu’effets de mode et compromissions. Tandis que lui a le feu sacré, lui a l’intégrité. Des convictions qui pour un temps, paraissent convaincre la jolie Idaline, riche bourgeoise qui se déclare désireuse de soutenir sa carrière.

Un soutien qui, en ce monde où les rapports amoureux se monnaient d’une façon ou d’une autre, fait de Léon un des amants de sa mécène : une compromission de plus, pour lui qui n’en poursuit pas moins sa quête idéale, tant personnelle qu’artistique.

Au terme de ce premier tome d’un beau roman d’apprentissage, on n’en reste pas moins un rien sur sa faim. Quelque peu dérouté par le simplisme du propos, qui met en avant les vertus absolues de l’artiste solitaire, et fait de la révolte adolescente une vérité absolue. Un peu sceptique aussi, quant au rendu graphique de Gaëtan Brynaert, qui en fait de dessin anatomique, aurait encore quelques leçons à prendre.

Reste que la technique picturale de couleurs directes adhère bien au sujet, et que les deux auteurs manifestent une sincérité indéniable, fût-elle un rien candide. Et reste à espérer que le second volume transfigure l’ensemble de la trajectoire.


Du vent sous les pieds emporte mes pas (T1)
- Scénario : Frédéric Castadot d’après Gaëtan Brynaert
- Dessin : Gaëtan Brynaert
- Editeur : Quadrants
- Collection : Astrolabe
- Dépot légal : 23 mai 2012
- Pagination : 80 pages couleurs
- Format : 21,5 x 30 cm
- Numéro ISBN : 978-2-3020-0644-7
- Prix public : 17,95 €


Illustrations © Quadrants et les auteurs (2012)



Alain Dartevelle
23 août 2012




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