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H2G2 : Entretien exclusif avec Robbie Stamp
Rencontre avec les artisans de la parution du Guide au cinéma (bar de l’hôtel George V)
6 août 2005

Invités par l’équipe d’Absolument, en charge de la promotion du film, nous nous sommes rendus, le 6 août dernier, à l’hôtel George V pour un entretien à bâtons rompus avec Robbie Stamp, ami et associé de feu Douglas Adams, et Garth Jennings, un tout jeune réalisateur dont « H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique » est tout simplement le premier long-métrage. Un entretien décontracté et particulièrement sympathique avec deux passionnés de l’homme et de son œuvre.



Cette adaptation du Guide du Routard Galactique est un projet de longue haleine. Racontez-nous comment tout cela a commencé.

Robbie Stamp : En ce qui concerne ce film, tout a commencé en 1996. Nous venions de monter avec Douglas Adams une société de production de jeux pour la télévision et internet. Alors, forcément, quand il a été question de céder les droits de ses romans aux studios Disney, j’étais très assidu à la table des négociations. Mais, l’idée d’adapter le Guide du Voyageur Galactique germait depuis bien plus longtemps que ça. Il faut savoir que Douglas n’était pas seulement un partenaire d’affaire mais un ami de longue date et ce projet de film remonte au début des années 80. Il nous a fallu plus de 10 ans pour débroussailler le chemin. Un très long périple rien que pour trouver la route pour arriver jusqu’ici.

Au cours d’un tel parcours, j’imagine que le projet a évolué au fil du temps et des rencontres. Quelle est la part de Douglas Adams dans le script final de « H2G2 » ?

Robbie Stamp : Enorme. La part de Douglas est énorme. Il ne faut pas oublier que le Guide du Voyageur Galactique a d’abord été une émission de radio, puis un roman et encore par la suite une série télé. A chaque fois, Douglas reprenait les grandes lignes de la trame originale pour l’adapter au médium concerné. Il en est de même pour l’adaptation cinématographique. Certes, la trame diffère légèrement de celle de la version radiophonique, du roman ou encore de celle de la série télé, mais, comme vous avez pu vous en rendre compte en découvrant le film, la sensibilité, l’intelligence et l’humour de Douglas sont omniprésents dans « H2G2 ». Prenez par exemple la scène où l’on voit le cachalot en chute libre, seul Douglas était capable de l’inscrire aussi logiquement dans la continuité d’un long-métrage de cet acabit. A vrai dire, le scénariste américain Karey Kirkpatrick n’a finalement apporté que quelques retouches à la dernière mouture du script de Douglas Adams.

« H2G2 » fait également preuve de grandes qualités esthétiques. Douglas Adams a-t-il aussi pris part au design du film ?

Robbie Stamp : Non. Malheureusement, il est mort avant que nous entamions le design du film. La partie visuelle est assurément à mettre au crédit de Nick Goldsmith (producteur) et Garth Jennings (réalisateur). C’est le côté triste de cette longue aventure. Douglas nous a quittés sans avoir la moindre idée de ce que donnerait au cinéma son Guide du Voyageur Galactique. Ce qui me console, c’est avoir réussi à tenir la barque comme il le souhaitait. Que sa création ne devienne pas un simple film hollywoodien de plus. Et ça, je crois que nous y sommes parvenus.

Justement, à ce sujet, pouvez-vous nous dire quelles ont été les concessions nécessaires pour satisfaire les investisseurs américains ?

Robbie Stamp : En fait, ce qu’il y a de fabuleux dans cette histoire, c’est d’être parvenu à convaincre les studios Disney que Nick et Garth étaient les hommes de la situation. Une fois qu’ils en ont été convaincus, nous nous sommes retrouvés avec une immense liberté pour conduire le projet comme nous le voulions. A vrai dire, la seule condition imposée par Disney concernait le casting. En même temps, nous savions depuis longtemps qu’en produisant un film avec des capitaux américains nous devrions travailler avec des acteurs américains. A l’exception de l’interprète d’Arthur Dent, bien sûr, qui dans l’esprit de tous devait être anglais. Douglas Adams était à juste titre, intransigeant à ce sujet. Arthur Dent avait toujours été et serait, même au cinéma, un Anglais. Pas un Britannique, un Anglais !

Et, au cours de la phase d’écriture, puis ensuite durant le tournage, n’aviez-vous pas peur que le public trouve le ton « H2G2 » trop Monty Python ?

Robbie Stamp : Pas du tout. Au contraire. Je suis même content que vous me fassiez cette remarque. Douglas a grandi en regardant les émissions des Monty Python à la télévision et, pour lui, comme pour moi, leurs influences ne font aucun doute. En même temps, je crois que nous n’y avons pas pensé une seconde. Nous ne voulions pas que H2G2 ressemble à un film des Monty Python mais qu’il respecte l’esprit du Guide du Voyageur Galactique. Apparemment, nous y sommes arrivés.

Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées durant la conception de ce film ?

Robbie Stamp : Le plus difficile a été l’écriture du scénario. Ensuite, durant le tournage.... La pluie, bien sûr (rires). On ne tourne pas impunément des films en Angleterre sans rencontrer des problèmes avec la météo.

Pour finir, auriez-vous une petite anecdote à nous livrer en rapport à votre longue aventure sur ce Guide du Voyageur Galactique ?

Robbie Stamp : Si, bien sûr. Une anecdote sur cette aventure qui a été un grand bonheur pour Douglas. Pour cela, il faut savoir qu’il est... était.... un immense fan des Beatles. Et l’une de ses grandes joies dans cette aventure a été d’enregistrer le morceau qui ouvre le film, « So long, and thank for the fish », au studio d’Abbey Road. Ce fut vraiment un moment très spécial pour lui. Il voyait enfin son rêve de film commencer à prendre forme et savait qu’il débuterait avec une chanson enregistrée dans le temple de ses idoles. Pour moi, il y a eu tellement de moments mémorables durant le tournage que ce n’est qu’un moment parmi tant d’autres. Mais pour lui, je sais que ça a compté énormément. Paul McCartney est venu jeter une oreille et ça a été l’occasion de faire une photo souvenir. Un moment vraiment sympa.

Et avez-vous d’autres projets en rapport ou non avec Douglas Adams ?

Robbie Stamp : Pour l’instant, un projet avec mon frère, mais sans rapport avec Douglas Adams, qui devrait se faire en Corse. Sinon, peut-être, la suite de H2G2. Il faut voir. En tout cas, si ça se fait, j’en serai au titre de producteur. Nous verrons bien. Mais, je pense qu’il y a possibilité de faire deux autres films à partir des 5 bouquins de la série de Douglas Adams. Mais, avant toute chose, j’aimerai que ce premier volet marche en France. Ce serait un magnifique aboutissement pour Douglas Adams qui aimait beaucoup la France. Il avait une maison en Provence et je sais qu’il était déçu que son bouquin ne soit pas plus connu ici.


LIEN(S) YOZONE

La trilogie en cinq volumes par Douglas Adams
- Tome 1 : « Le Guide du Voyageur Galactique »
- Tome 2 : « Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde »
- Tome 3 : « La Vie, l’Univers et le Reste »
- Tome 4 : « Salut, et Encore Merci pour le Poisson »
- Tome 5 : « Globalement Inoffensive »
et la fin (?) par Eoin Colfer
- Tome 6 : « Encore une Chose »

Le film de Garth Jennings
- La critique du film
- L’interview exclusive de Robbie Stamp (producteur)

INTERNET

Le site officiel : http://www.h2g2-lefilm.fr




Bruno Paul
19 août 2005



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Robbie Stamp



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Nick, Garth et Marvin



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Première à Londres



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Garth et Nick



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Garth en interview à l’hôtel George V



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Garth répondant aux questions du Yo-Master



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