Dans ce 4e tome, Derek Landy fait montre de la même aisance qu’à l’accoutumée pour mener de front l’évolution de son héroïne, les entourloupes politiques passées et à venir du Sanctuaire, et les projets toujours plus meurtriers de ses méchants. Repointent dans ce volume des figures connues : Billy-Ray Sanguin, Jack A. Ressort et Dusk le vampire.
Tous ont un compte personnel à régler avec Valkyrie. Tous trois se sont fait botter les fesses (ou pire : blesser, balafrer, vaincre et épargner) par la jeune magicienne.
Lorsque Scarab, un ancien assassin, sort après 200 ans de prison et entreprend de punir ceux qui l’ont condamné à tort (au premier desquels on trouve Guild, le nouveau et contesté Grand Mage), il rassemble autour de lui ces « talents » du mal, pour assouvir sa vengeance. Et chacun y voit l’occasion, en guise de dommages collatéraux, de se débarrasser des gêneurs qui ont fait échouer leurs plans diaboliques de prise de pouvoir en Irlande ou d’invocation des dieux anciens.
Dans ce tome, donc, point de fin du monde annoncée, ou plutôt si : les Voyants pressentent l’arrivée de Darquesse, une sorcière qui anéantira le monde. Mais ce n’est pas pour tout de suite : dans l’immédiat, la menace Scarab est au premier plan. Après avoir sauvé Skully du monde des Sans-Visage, Valkyrie se plonge un peu plus dans l’Histoire de ce nouveau monde auquel elle appartient désormais : quel crime a commis Scarab ? Et est-il vraiment coupable ?
Au travers de nouveaux personnages aussi bizarres que sympathiques, et des lieux encore plus étranges (tel l’Hôtel Minuit, qui apparaît aléatoirement et dont le patron fait respecter les règles de neutralité et de savoir-vivre à la lettre), Derek Landy accroit encore son univers foisonnant. L’action est toujours très présente, et nos héros n’ont guère le temps de souffler, entre deux attaques du Sanctuaire (dont une de leur fait !), une horde de zombies et un attentat final aussi vicieux que méticuleusement préparé.
Jamais les « gens normaux » n’auront été aussi près de subir de plein fouet les conséquences de actes des magiciens (enfin, sauf si on considère l’arrivée des Sans-Visage, mais personne n’aurait eu le temps de comprendre...). Et la fin, hélas, n’augure rien de bon pour l’avenir...
Sauf pour nous autres lecteurs, of course !
Vengeance, justice personnelle, égarement du système, magouilles politiques, valeurs personnelles, loyauté et trahisons, encore une fois Derek Landy brasse des thèmes forts, et hisse sans effort son aventure trépidante à un autre niveau. L’action n’est pas gratuite, et c’est ce genre de littérature qui forge l’esprit, en posant questions et cas de conscience aux lecteurs, en priorité ceux de l’âge de Valkyrie.
Je n’ai qu’un seul bémol à la série Skully Fourbery : l’abondance de personnages et de complots, au fil des 4 volumes, commence à devenir difficile à suivre, et parfois, on s’interrogera sur un personnage secondaire totalement oublié. Mais c’est un reproche commun à toutes les séries, et facile à contrer : prenez des notes ! Ou lisez les volumes d’une traite. Et relisez-les. De toute façon, sitôt accroché par le cocktail action-magie-humour de Derek Landy, difficile de patienter...
Bonne nouvelle, le 5e volume est déjà paru en Grande-Bretagne, et le 6e sera publié d’ici la fin de l’été. Plus qu’à presser Jean Esch de nous traduire tout cela, ou se mettre à l’anglais.
Titre : Skully Fourbery n’est plus de ce monde (Skulduggery Pleasant Dark Days, 2010)
Série : Skully Fourbery, tome 4
Auteur : Derek Landy
Traduction de l’anglais (Irlande) : Jean Esch
Couverture : Tom Percival
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Littérature grand format
Site internet : page roman (site éditeur), site de la série (en anglais)
Pages : 361
Format (en cm) : 15,5 x 24 x 3
Dépôt légal : décembre 2011
ISBN : 9782070644360
Prix : 17 €
À lire également sur la Yozone :
Tome 2 : Skully Fourbery joue avec le feu
Tome 3 : Skully Fourbery contre les Sans-Visage
