Aléra est une jeune souveraine un peu particulière.
Dans un pays où règne la loi patriarcale et où les femmes ne peuvent ni hériter ni régner, la princesse, future reine, n’échappe pas à la règle. C’est son mari qui a le pouvoir ; malgré son sang royal, Aléra n’a guère le droit que de gérer la domesticité et d’organiser goûters et dîners. Pas de quoi étancher la soif d’indépendance et d’action de la jeune femme.
Consciente de n’avoir ni les compétences, ni les connaissances nécessaires pour régir les tâches qui occupent son époux, elle n’en est pas moins frustrée et tente, autant que faire se peut, de se tenir au courant de la vie militaire et politique de son pays.

Bien lui en prendra, car même si la jeune reine manque singulièrement d’expérience, elle ne sera pas totalement dépourvue lorsque l’armée cokyrienne envahira son royaume. En effet, avec Narian de retour à Cokyri, Hytanica se retrouve sous la menace de la légende de la Lune Sanglante qui prédit que l’un de ses fils entraînera sa perte. Et, sous la pression du seigneur de guerre de Cokyri, c’est bien Narian qui mène les troupes.

Pièges, fuites, batailles, tortures, Aléra verra presque son mari mourir, mais tout ceci n’aura qu’une seule conséquence : la rendre plus forte encore. Car lorsque Cokyri, la nation matriarcale voisine et ennemie, prend possession du pouvoir, c’est pour placer une femme à la tête du pays.
Aléra, finalement, y gagnera tout ce qu’elle désire : pouvoir, amour, reconnaissance. Et aussi le bien de son pays et de son peuple.

A l’issue du premier tome, « Alera », les personnages et leurs relations sont parfaitement en place. Des zones d’ombre, volontairement installées par Cayla Kluver, sont mises en lumière au cours du « Temps de la Vengeance ».
Les quelques incohérences remarquées dans le premier tome ne sont plus que de mauvais souvenirs et, cette fois-ci, l’auteure parvient à maintenir le rythme tout au long du récit.
De légers rebondissements, ce qu’il faut de bons sentiments mais aussi de décalages dans les relations familiales pour rendre le tout très réaliste. On appréciera surtout, à ce niveau, l’évolution de la relation entre la jeune reine et son père.
Pour ce qui est de l’histoire d’amour, elle reste en toile de fond, mais en l’absence d’évolution réelle, les parties du récit en rapport avec le couple royal servent plus à informer sur la psyché et l’état d’esprit de deux personnages qu’à autre chose. Les jeunes lectrices en seront quittes pour se rabattre sur le peu de romantisme issu du couple Temerson / Miranna.

En revanche, tout le sous-entendu idéologique (ou politique, vous choisirez) sur le féminisme, le rôle et l’émancipation de la femme est suffisamment clair pour permettre une première réflexion aux jeunes filles susceptibles de lire cet ouvrage.
Et pour une auteure de 17 ou 18 ans, c’est tout de même quelque chose !

Toujours pas d’informations concernant le troisième et normalement dernier tome de la série.
Je dois dire cependant que ce second tome pourrait être le dernier sans que cela ne nuise au récit.

Titre : Le Temps de la Vengeance (Allegiance, 2010)
Série : Légende de la Lune Sanglante (la), tome 2
Auteur : Cayla Kluver
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Nicole Ménage
Couverture : Onemader & C. Rondinaud ; Istockphoto/EdwardShtern
Éditeur : Le Masque
Collection : Msk
Site Internet : Le Temps de la Vengeance (site éditeur)
Pages : 478
Format (en cm) : 14,9 x 21,5 x 3,1
Dépôt légal : février 2012
ISBN : 978-2-7024-3495-6
Prix : 17,60 €

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