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Princesses mais pas trop, t.1 : L’Enlèvement du Prince Armand
Jim C. Hines
Castelmore, roman traduit de l’anglais (USA), fantasy et contes de fées, 385 pages, mars 2011, 12,90€

Danièle vient d’épouser son prince. Mais ses demi-sœurs, folles de jalousie, tentent de l’assassiner. La jeune princesse ne doit la vie qu’aux deux agentes de sa belle-mère la reine : Talia, farouche guerrière et Blanche, redoutable quoique insouciante magicienne.
Puis c’est Armand, le prince, qui disparaît. Ni une ni deux, les trois princesses se lancent à sa recherche au pays des fées. Car à n’en pas douter, la magie de la Cité de Faerie, vaincue par les hommes lors de la dernière guerre, est derrière ce rapt. Il va falloir enquêter discrètement pour ne pas déclencher d’incident diplomatique...
Pour Danièle, retrouver l’amour de sa vie va prendre des allures de voyage initiatique dans un univers dont elle n’imaginait pas l’existence.



Le concept imaginé par Jim C. Hines est excellent : reprendre trois contes de fées ultra-connus (Blanche-Neige, Cendrillon et La Belle au bois dormant) popularisé par les studios Disney, et rappeler, en revenant aux sources (relisez les frères Grimm), quelles horreurs se cachent derrière les contes de fées.

Au-delà de l’extraordinaire aventure vécue par ces trois princesses, moitié espionnes et moitié jeunes filles, qui font montre de leurs talents respectifs pour retrouver le prince, le voyage vaut le détour. La Cité de Faerie (du moins ses abords, nous n’y rentrerons point ici) recèle de créatures pittoresques et dangereuses, qui rappelleront qu’elfes et pixies, dans le folklore, sont rarement sympathiques ou altruiste, et que tout coup de main de leur part a un prix. Ici, ils font une fixette sur le premier né (ou à naître).

Les trois filles ont des caractères complémentaires, et leurs relations font des étincelles malgré l’amitié qui les lient.
Danièle (Cendrillon), est encore naïve, mais refuse de laisser s’échapper ce nouveau bonheur qui lui est tombé dessus, et elle se bat plus pour son amour et le souvenir de sa mère que pour elle-même. En dépit de ses craintes, elle apprend vite à déjouer les pièges de Faerie.
Talia (La Belle au bois dormant) est une dangereuse guerrière, les dons des fées la rendant aussi habile à l’épée qu’à la danse. Un peu bourrue, elle tait son passé, qu’on devine sombre. C’est avec elle que le roman de Hines s’adresse clairement aux plus grands : avez-vous jamais imaginé ce qu’on a pu faire subir à une princesse endormie avant de la réveiller ? La réponse à cette question indique clairement que derrière la frivolité incarnée par Blanche (Blanche-Neige), Princesses mais pas trop n’est pas n’importe quelle série pour jeunes ados, et n’hésite pas à aborder des sujets douloureux.
Blanche elle-même, derrière ses allures de séductrice invétérée, qui use et abuse de tenues affriolantes pour arriver à ses fins (sans rien abandonner à ses proies masculines), dissimule quelques failles, qui seront au cœur de la bataille finale.

En dépit donc d’une couverture très colorée, « L’enlèvement du Prince Armand » se révèle d’une lecture fort agréable, l’action y étant menée tambour battant, l’imaginaire très riche puise dans les classiques et les revivifie avec intelligence.
Les passages humoristiques équilibrent avec les moments plus sombres, pour un résultat qui m’aura pleinement satisfait, moi qui suis largement quelques années au-delà du public apparemment visé (et pas du bon genre, mince !)


Titre : L’enlèvement du prince Armand (The stepsister scheme, 2009)
Série : Princesses mais pas trop, tome 1
Auteur : Jim C. Hines
Traduction de l’anglais (USA) : Anne Dobigeon
Couverture : Scott Fisher
Éditeur : Castelmore
Site internet : page roman (site éditeur)
Pages : 385
Format (en cm) : 14,5 x 21,2 x 3,5
Dépôt légal : mars 2011
ISBN : 978-2-36231-014-0
Prix : 12,90 €



Nicolas Soffray
19 juin 2012


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