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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Science Fiction Magazine N°44
Toutes les dimensions de l’imaginaire
juillet 2005


Après quasiment un an sans parution pour raisons financières, nous étions quelques-uns en zone YO (anciens rédacteurs ou anciens responsables de rubrique du journal) à attendre la sortie en kiosque de la nouvelle mouture de Science Fiction Magazine.
Malheureusement, le directeur de la publication, toujours sous le coup de nos démissions en chaîne (qui datent maintenant d’un an et demi) n’a pas daigné nous envoyer un exemplaire au titre de service de presse. Il a donc fallu nous acquitter de la coquette somme de 6 euros pour avoir l’opportunité de remplir notre mission d’information et en parler dans nos pages.
Finalement, à la découverte de ce nouvel opus, on comprend mieux l’appréhension d’Alain Pelosato, le rédacteur en chef et maître à penser de SF-Mag. Car, loin d’un Phénix renaissant de ses cendres, Science Fiction Magazine se présente plutôt comme un ours sortant d’hibernation tant ce numéro 44 se situe plastiquement dans la ligne droite du N°43.
On est tout d’abord surpris par le choix de la couverture. « Mr et Mrs Smith » n’ayant que peu à faire avec la science-fiction. Passé cet instant de pur glamour cherchant probablement à attirer le chaland, on découvre rapidement que la mise en page composée de rectangles aux couleurs « dissonantes » est toujours aussi catastrophique, que les illustrations brillent surtout par leur « démise » en valeur et que le choix de taille des polices d’impression dépend de l’espace de texte à noircir. Quant au contenu proprement dit, si l’excellente accroche (normal, elle est de moi) « Science Fiction Magazine, Toutes les dimensions de l’imaginaire » est toujours présente, nous sommes néanmoins obligés de constater que le cinéma se fait la part belle avec 70% de la revue dédicacée à sa gloire.
Un constat compréhensible étant donné que le rédacteur en chef est également responsable de la rubrique cinéma et qu’il détient un atout de choix en la personne de Marc Sessego. Ce dernier qui, je crois, réside à Los Angeles, s’avère être un expert en relations publiques et décroche des reportages exclusifs à faire pâlir les cinéphiles de la YOZONE. Il n’empêche que l’autoconstitution d’un press-book avec les grands de ce monde n’est pas forcément compatible avec la fonction de critique de cinéma. Là, il n’est clairement plus question d’objectivité, ni même de consensus, mais de servir le café (pour ne pas dire cirer les pompes) au réalisateur, producteur ou acteur concerné. Heureusement, Nicolas Botti (à moins que cela soit un pseudo) apporte un peu de consistance et de spontanéité à cette rubrique protéiforme. Car cette nouvelle mouture apparaît surtout comme une revue de cinéma dans laquelle auraient été insérés de façon anarchique des news, articles et chroniques sur d’autres médias.
Un état de fait qui souligne la totale absence de ligne éditoriale (le magazine donnant l’impression d’être constitué au fil de l’eau) et qui ne se montre flatteur ni pour les autres dimensions de l’imaginaire (Livres, Bds, Télé) ni pour les personnes (dont certaines possèdent d’évidents talents d’écriture) en charge de ces rubriques bouche-trous.
Dommage. Oui, dommage que l’année passée en réflexions (si on croit l’édito de ce nouveau numéro) n’ait pas permis d’apporter un peu plus de sérieux, de consistance et de cohésion à ce zine vendu en kiosque sous l’étiquette affriolante de « Science Fiction Magazine ».


Bruno Paul
10 juillet 2005


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