Niko est un génie, cette élève modèle se lasse d’une école aux cours trop triviaux pour elle. Elle est rappelée à l’ordre régulièrement par son E-Pet, une créature virtuelle qui la guide depuis sa naissance. Mais il y a ce nouveau camarade de classe qui l’intrigue car tout aussi tête en l’air qu’elle. Celui-ci semble très réservé et porte... un pistolet. Comment peut-il posséder une arme alors que celles-ci sont prohibées ? Sa curiosité piquée et ignorant les avertissement de son chat virtuel, elle décide de le suivre et se retrouve dans ces parties inconnues de la cité : cette zone blanche. A peine a-t-elle franchi une frontière imaginaire que la voici attaquée par une machine infernale : un crache-mort. Pendant ce temps, une révolte se monte au sein des zones blanches, dirigées par Kéo, un homme sensé posséder le gène de la révolte.

Après avoir exploré l’univers de l’horreur gore avec « 7 Milliards d’Aiguilles », Tadano Nobuaki s’attaque à l’anticipation avec « Ethnicity 01 ». Le début de cette série nous rappelle immanquablement les séries de Masamune Shirow, comme « Appleseed » ou encore des films comme « The Island » ou « Bienvenue à Gattaca ». Nous nous retrouvons dans un futur où les humains sont regroupés dans des cités paradisiaques qui s’avèrent être en réalité des prisons dorées. Et les humains qui osent se rebeller contre l’ordre établi sont qualifiés de déviants et exilés hors de la ville. Rien de réellement original me diriez-vous et vous n’auriez pas tort. Les exemples précités sont bien la preuve que la critique d’un monde parfait a de tout temps excité l’imaginaire des auteurs de science fiction.
Alors quel peut être l’intérêt de cette série ? Tout d’abord, Tadano Nobuaki ne se noie pas dans des concepts scientifiques compliqués, bien au contraire. Il nous offre un scénario très clair, facile à suivre sans être trop simpliste. Tadano Nobuaki nous entraîne dans l’aventure de Niko sans passer trop de temps sur le contexte de cette cité, mais nous renseillant par des discussions des différents protagonistes sur la structure de cet univers édulcoré. Pourquoi les hommes vivent-ils dans les cités ? La quatrième de couverture nous en dit en fait plus que le manga lui-même, Tadano Nobuaki restant plutôt flou sur les origines de la cité pour faire planer un secret sur la raison d’être de la ville.
Très vite, nous allons passer à de l’action pure et dure avec le crache-mort, un robot transformant ses victimes en statues de plastique ou encore l’assaut des égouts. Le dessin de Tadano Nobuaki aide énormément à créer le rythme et l’atmosphère de cette série. Une atmoshpère encore difficile à cerner, entre la paranoïa des citoyens et la violence des révoltés, il n’est pas simple de savoir quelle ambiance est prédominante. Mais Tadano Nobuaki maîtrise bien son sujet et déroule avec aisance son récit, entraînant le lecteur dans les péripéties de Niko avec une grande facilité.
« Ethnicity 01 » nous fait le même effet de fraîcheur et de plaisir de lire que « 7 Milliards d’Aiguilles », en espérant que la série ne s’essoufflera pas avec le temps.
Ethnicity 01 (T1)
Auteur : Tadano Nobuaki
Traducteur : Michel Le Bras
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages par tome
Date de parution : 14 mars 2012
Numéro ISBN : 978-2-8189-0917-1
Prix : 7,50 €
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