Mais le traumatisme est profond chez presque tous les rescapés du carnage. Les anciens de la communauté n’apprécient pas tous les idées de Rick et surtout son ton autoritaire au point de se demander si Rick n’est pas devenu un danger pour eux. Et les problèmes personnels prennent parfois le pas sur le reste. La rupture entre Abraham et Rosita, cette dernière ne lui pardonnant pas son infidélité avec Holly. Maggie qui ne supporte plus de voir Glenn risquer indéfiniment sa vie pour la communauté. Michonne qui se replie de plus en plus sur elle-même, s’écartant peu à peu du reste du groupe. Et Andréa, l’éternelle vigie, qui est devenue aussi dure qu’Abraham. La vie reprend peu à peu son cours, et l’improbable arrive parfois sans qu’on s’y attend, comme le réveil de Carl...
Et si ce lotissement devenait le décor définitif de « Walking Dead » ? En tout cas, cela devient le désir patent de Rick, si ce n’est celui de Robert Kirkman. Cela faisait longtemps (depuis la prison), que la série ne s’était pas attardée sur un lieu précis. La fin du tome 14 laissait plutôt présager l’inverse, avec l’invasion du lotissement par les zombies et le carnage qui s’en suivit. Mais en obligeant son héros à une véritable auto-psychanalyse, Kirkman finit par s’attarder plus longuement sur ce site, mettant en branle de véritables grands travaux, dignes de Vauban, pour protéger les survivants.
Pour Rick, c’est une remise en question de son comportement global envers les membres de la communauté, mais pas du tout de son fond propre. Si pendant un temps, Kirkman nous fit penser que son héros était en train de tomber en déprime, cela ne va durer que quelques planches car, vite, le naturel revient au galop quand sa vie ou celle d’un des ses siens est en danger, surtout quand ce danger est bien vivant. Encore une fois, les zombies ne feront qu’acte de présence pour ne pas dire, uniquement cibles mouvantes. L’important sera le relationnel entre humains et comment un quotidien que l’on pourrait qualifier de banal prend soudain des proportions pouvant mettre en danger la communauté.
Kirkman montre surtout que la méfiance ne disparaît pas facilement et que, dans un monde schizophrène, on n’oublie jamais même si l’on pense pardonner. Kirkman mélange scènes banales à un début de rébellion qui pourrait avoir des conséquences non négligeables dans le futur. Car Kirkman ne peut laisser ses petits protégés sans leur mettre une bonne vieille épée de Damoclès au-dessus de la tête, pour leur rappeler que le danger vient d’abord et toujours de l’intérieur. L’évolution du personnage de Carl peut devenir très intéressante : quelles sont réellement les séquelles de sa blessure à la tête ? A-t-il toujours toute sa raison, qu’il commençait d’ailleurs à perdre ?
Un faux calme avant une nouvelle tempête ? Cette fois, Kirkman ne nous donne vraiment aucun indice sur la suite qu’il compte donner dans le tome 16.
(T15) Deuil et Espoir
Série : Walking Dead
Scénario : Robert Kirkman
Dessin : Charlie Adlard
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Dépôt légal : 15 février 2012
Format : 173x264 mm
Pagination : 144 pages
Numéro ISBN : 978-2-7560-2872-9
Prix public : 13,95 €
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Walking Dead, Art Book
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