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Perfect Sense
Film britannique de David MacKenzie
28 mars 2012

**



Genre : anticipation romantique
Durée : 1h32

Avec Ewan McGregor (Michael), Eva Green (Susan), Ewen Bremner (James), Connie Nielsen (Jenny), Stephen Dillane (Samuel), Denis Lawson (Détective), Anamaria Marinca (Artiste de rue), James Watson (Le chauffeur de bus),...

Michael est un cuisinier aux moeurs légères, incapable de vivre avec une femme. Susan est épidémiologiste et ne rencontre que des cons en amour. Ces deux âmes en peine vont se rencontrer au moment où l’humanité subit une épreuve sans précédent : une maladie mystérieuse retire un par un les sens. Et comme avertissement de la perte d’un de leur sens, les êtres humains sont avertis par l’exacerbation d’un sentiment...

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« Perfect Sense » est le nouveau film de David Mackenzie, réalisateur entre autre de « The last Great Wilderness » ou « Young Adam » avec déjà Ewan McGregor. Cette fois, il s’attaque à un film romantique sous fonds d’anticipation de fin du monde par la contamination de toute l’humanité par un virus retirant aux hommes et femmes leurs sens, l’un après l’autre.

Très vite, le spectateur se rend compte que le contexte fictif du virus n’est juste qu’un prétexte pour raconter l’histoire d’amour entre Michael, le chef cuisinier plutôt infidèle en amour, et Susan, l’peu changeuse en amour. Les malheurs qui les frappent vont d’abord les rapprocher et les désinhiber. Cela va nous offrir des scènes assez torrides avant que la maladie prenne le pas sur leurs sentiments et ronge leur relation. Cela aurait donc pu être intéressant de voir ces deux personnages évoluer dans un contexte de fin du monde, mais le problème est que le dit contexte est totalement raté.

Tout d’abord, cette maladie qui s’attaque aux sens est dépourvue de toute crédibilité dès les premières scènes. Le scénariste a voulu que la perte d’un sens soit annoncé par l’exacerbation d’un sentiment : la tristesse pour l’odorat, la faim pour le gout, la haine pour l’ouïe et la joie pour la vue. Malheureusement, les scènes d’exacerbation sont exubérantes. Soyons clair, Ewan McGregor est pitoyable dans sa scène de pleurs, pas crédible une seule seconde, et Eva Green n’étant capable de n’exprimer qu’une seule émotion, le « tirage de gueule », je ne vous fais pas une photo plus poussée.

Le scénario s’avérant vite hyper prévisible et sans suspense, le spectateur se voit obligé de s’attarder sur les innombrables aberrations qui peuplent ce film. Certes, je veux bien croire que les anglais sont très résistants à l’alcool mais les voir boire comme des trous sans être jamais saouls, ou manger n’importe quoi - et ce n’est pas une vue de l’esprit - sans être malades, me décoiffe littéralement. Ensuite, malgré la perte de deux sens, la population mondiale ne semble pas du tout affectée par le problème. Oui, l’humanité est devenue zen, mes frères ! Pas la moindre protestation ou manifestation, nous sommes tous hyper confiants dans nos politiques, comme tout le monde le sait !

Si Ewan McGregor est assez crédible en chef, Eva Green m’a laissé pantois en épidémiologiste qui peut travailler sans problème chez elle. D’ailleurs, à aucun moment nous n’avons une véritable action par le laboratoire de la dame sur l’épidémie. Mais que font les scientifiques mondiaux pendant ce temps ? Enfin, pour finir sur le comportement irréprochable de nos contemporains, au moment de la crise haineuse annonçant la perte de l’ouïe, certes des émeutes explosent dans les rues, mais, ô miracle, pas de morts ni de blessés. Alléluia, mes frères !

Côté mise en scènes, il faudra que l’on m’explique ce qu’apportent les crises d’épilepsie du caméraman sur plusieurs scènes. Décidément, les prises de vue subjectives sont totalement ratées et ne font que vous donner le mal de mer.

Allez, il est temps que j’arrête ma diatribe contre ce film qui n’apporte en fait rien, et peut même s’avérer dangereux : n’essayez pas de manger de la crème à raser ou autres crèmes de beauté !

Vous l’aurez compris « Perfect Sense » n’est qu’une histoire d’amour d’un grand classique qui aurait pu être mise en valeur par un contexte futuriste intéressant et qui ne sera en fait qu’une vulgaire excuse. Un film à oublier rapidement ou tout simplement, à ne pas voir.

Frédéric Leray


Bien que je puisse réfuter les arguments de la critique de Fred, j’ajoute une étoile à ce film (Fred n’en avait mis qu’une) pour ses qualités de filmage (si on fait effectivement exception des secondes épileptiques précédemment mentionnés), sa sensualité exacerbée (dans un film ou on perd les sens), et son culot.
Car il faut bien comprendre que si la caméra épouse les points de vue de Michael (Ewan McGregor) et Susan (Eva Green, excellente d’ailleurs en Fée Morgan dans la série « Camelot »), elle place le spectateur en immersion à leurs côtés.
Autrement dit, quand ils perdent l’odorat, nous perdons le notre, quand ils perdent le goût, idem, et quand ils perdent l’ouïe, le film devient muet.
Je sens déjà que vous vous demandez ce qu’il se passe quand ils perdent la vue. Bien évidemment, je ne vous en dirais rien. C’était juste pour vous faire comprendre que « Perfect Sense » n’est pas un banal film raté, mais une expérience cinématographique qui joue avec les sens du public, et en cela ce petit film anglais de science fiction est remarquable. .

Bruno Paul


FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : David MacKenzie
Scénariste : Kim Fupz Aakeson
Scripte : Colleen Lorna Bennet

Producteur : Gillian Berrie, Malte Grunert
Producteur exécutif : David MacKenzie
Producteur associé : Brian Coffey
Coproducteur : Sisse Graum Jorgensen, Tristan Lynch
Producteur délégué : Julia Valentine

Directrice du casting : Shaheen Baig
Chef décorateur : Tom Sayer
Directeur artistique : Andy Thomson
Chef costumier : Trisha Biggar
Chef monteur : Jake Roberts
Directeur de la photographie : Giles Nuttgens
Compositeur : Max Richter

Production : Sigma Films, Zentropa Entertainments, Subotica Entertainment Ltd., Film i Väst
Distributeur : Pretty Pictures

Attaché de presse : Laurence Granec, Karine Ménard


© Pretty Pictures - Tous droits réservés



Frédéric Leray
27 mars 2012



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