Un roman inédit et deux nouvelles croustillantes, c’est le menu proposé par Olivier Girard et Pierre Paul Durastanti dans cet ouvrage publié par Le Bélial, remarquable petite maison d’édition, qui exhume des pépites pour les amateurs éclairés.

Car Jack Vance est un géant. Les fans le savent déjà mais il n’est pas assez connu par le grand public. Il le mériterait largement car il est de ces auteurs capables de satisfaire les érudits comme les lecteurs occasionnels.
Donc si vous voulez passer un bon moment de lecture pendant ces vacances, emportez ce livre avec vous.

La première nouvelle Telek (inédite), vous remet immédiatement et délicieusement dans l’ambiance des années cinquante. Certains humains ont développé un pouvoir psychique qui leur permet de dominer le reste de l’humanité. Un groupe va essayer de résister à l’oppression de cette minorité. J. Vance nous concocte une délicieuse recette à la sauce années cinquante : astuce et humour contre force et vanité.

Le syndrome de l’homme augmenté, la seconde nouvelle de l’ouvrage nous permet d’endosser les habits d’un agent spécial chargé de remplacer un dirigeant africain. Comment assurer une succession quand vous n’êtes pas celui que tout le monde croit que vous êtes mais que vous devez quand même diriger un pays ? Difficile de ne pas se mettre à dos tous les intrigants potentiels.

Avec « Monstres sur orbite », nous replongeons vers un Vance plus traditionnel, qui dépeint avec les nombreuses touches de sa palette, les richesses du space opera dans toute sa splendeur.
Une jeune fille, Jean Parlier, doit rejoindre pour le séduire (contre monnaie sonnante et trébuchante) l’héritier Earl Abercrombie qui vit à l’écart du monde sur la station spatiale de sa famille.
Un halo de mystère entoure ce jeune homme dont on sait juste qu’il est un collectionneur acharné...
Tout le talent de Vance transpire dans ce récit. Les décors inventifs, les humains tortueux, les répliques cinglantes et les respirations poétiques (la séance de Jean chez le couturier), sont autant d’éléments de sa panoplie qui nous font apprécier cet auteur majeur.

À lire sans modération, un recueil bien appuyé par une belle traduction de Roland Wagner.