Yuki est toujours à la recherche du sacrement de Calvario, mais il n’est plus seul pour se déplacer. Il ne quitte plus sa soeur Asuka, dont les pouvoirs psychiques de divination se font de plus en plus prégnants, et ils ne sont plus lâchés par Maria. Yuki ne lui accorde qu’une confiance de façade, l’important pour lui est clairement la protection de sa soeur. De son côté, Kai découvre que le siniste Giberini n’a que très peu d’alliés, même au sein de son Eglise et notre jeune héros va découvrir un peu plus les horreurs perpétuées sur ces pauvres enfants pourvus du rare et très convoité pouvoir de télépathie.
En cherchant Raphaël, il découvre le jeune garçon au chevet d’un autre enfant à l’article de la mort. Ce dernier a le corps couvert de taches sinistres qui symbolisent pour les petits mutants la marque du péché et il doit pouvoir reposer en paix. Toutefois, contrairement à ce que croyait Kai, l’enfant est encore vivant, mais Raphaël, tel un ange de miséricorde, se sent obligé d’écourter ses souffrances et de l’achever afin qu’il puisse atteindre le paradis. Ne pouvant accepter ce meurtre, Kai s’y oppose et se retrouve transpercé de part en part par une épée de justice. Finalement, contrairement à ce que voulait lui faire croire ce fou de Giberini, les enfants ont bel et bien été endoctrinés et en réalité, ils vivent dans la honte d’exister et identifient tout problème ou maladie comme la preuve de leur péché et ils doivent alors être punis.
Que ce tome de « E’S » est assez austère d’accès ! Sa lecture est loin d’être simple car le retour dans l’histoire n’est pas immédiate et il faut un peu de temps pour se replonger dans cet univers. Les petites saynètes entre Yuki, Asuka et Maria sont un peu surréalistes quand on se rappelle le danger qui plane sur eux. Leur forme d’insouciance est extraordinaire et on en vient à se demander si Satol Yuiga ne fait pas du remplissage pour avoir à la fois le bon nombre de pages et satisfaire les fans de ces personnages. En tout cas, leurs chapitres n’apportent strictement rien à l’histoire et ne font que très légèrement évoluer la relation entre chaque personnage. Une autre astuce scénaristique aurait mieux valu que ces épanchements à gout de bonbons acidulés sans intérêt.
Le focal sur Kai est plus intéressant, même si là aussi, on s’étonne avec quelle rapidité il a pu retrouver une quasi totale liberté de mouvement, à croire que ce tome a été choisi pour concentrer les incohérences. Satol Yuiga va s’attaquer plus fortement au lavage de cerveau qu’ont subi les enfants télépathes et les conséquences monstrueuses sur leur comportement. Nous avions déja vu qu’ils étaient forcés de se battre à mort mais maintenant nous découvrons l’impact de l’obscurantisme religieux sur eux. Leur pouvoir est associé à un péché et une maladie mystérieuse semble être le symbole de ce péché. Difficile de ne pas faire un parallèle avec la façon dont le sida a malheureusement été vu par l’Eglise catholique. La mangaka s’attaque à un sujet épineux lié à toute religion, quelle qu’elle soit, qui endoctrine les enfants et leur fait avoir honte de tel ou tel comportement par pur fanatisme et sans explication concrète et objective.
Le cliffhanger de ce cinquième tome nous plonge de nouveau dans une course poursuite autour du personnage de Kai qui a maintenant identifié son ennemi mais qui est loin en avoir fini avec lui.
E’S (T5)
Auteur : Satol Yuiga
Traducteur : Sylvain Chollet
Éditeur français : Pika
Collection : Shonen
Format : 120 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 1er décembre 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0584-1
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
E’S (T1 et 2)
E’S (T3 et 4)
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