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Chevalier Mécanique (Le) (T1) La table d’émeraude
Mor, Mainil et Speca
Sandawe

Le XVIIe siècle, l’age d’or du roi soleil Louis XIV. Dans les alcolves de la noblesse de cour, une nouvelle attraction fait fureur, un automate représentant un turc et capable de battre n’importe qui aux échecs. Cette petite merveille ravit les dames de la cour, comme Mme Mancini, et même Colbert s’intéresse aux prestations de cette machine et de son inventeur, le Sieur Vaucanson.
Mais le palais royal cache bien des complots et la mort du cardinal de Mazarin s’avère être en fait un meurtre. Mais pour quelle raison s’en prendre à un homme si haut placé et si proche du roi ? Serait-ce la légende de la tablette d’émeraude de Seth qui referait surface bien des siècles après la mort de celui qui créa sa légende : Hermès Trimégiste.



Malheureusement pour Vaucanson, sa petite démonstration devant le roi se termine très mal. La lutte de pouvoir au sein de la cour voit Colbert au centre d’un complot pour le disgracier aux yeux du roi. Et pour commencer, le secret de l’automate turc est révélé devant toute la cour : un enfant difforme se cachait dans le mécanisme de la table. La colère royale ne tarde pas et Vaucanson et son fils se retrouvent embastillés. Pour sauver sa tête, l’inventeur propose au chef de la police, Monsieur de la Reynie un marché : la liberté contre un homme mécanique qu’il était en train de réaliser. Il ne lui manquait qu’un peu d’argent pour les dernières pièces et surtout... une tête fraichement coupée. La curiosité de la Reynie est piquée et il convaint le roi d’accepter le marché, mais Louis a une idée bien précise sur la tête qui sera utilisée pour finaliser cette créature qui devra lui être dévouée.

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Voici donc le nouveau titre financé par les internautes à travers le site Sandawe. Je vous laisse découvrir ce mode de financement très original mis en place par la maison d’édition Sandawe à travers l’article que nous lui avons dédié.

« Le Chevalier Mécanique » est le premier scénario de Cédric Mainil. Les chemins sont parfois tortueux avant de mener à la bande dessinée et ce n’est pas cet ancien concepteur/rédacteur dans des agences de pub parisiennes qui nous dira le contraire. D’ailleurs, il introduit son récit par sa recette du succès, en tout cas sa méthode pour parvenir à être publié. Une petite touche d’humour avant de nous emmener dans son récit qui n’aura vraiment rien de drôle.

Nous voici donc au temps du roi soleil pour découvrir un complot ésotérique autour d’une mystérieuse tablette d’émeraude, mais aussi l’incroyable histoire de cet homme mécanique qui n’a d’humain que sa tête, le reste étant l’ancêtre de la robotique. Le mélange tenté par Mainil est assez audacieux car il va jouer avec des événéments qui se sont réellement déroulés (la mort de Mazarin, l’arrestation de Fouquet à Nantes sur ordre du roi), et leur donner une signification tout autre afin d’entrer en douceur dans le complot qu’il a manigancé. Et finalement, la sauce prend plutôt bien. Je suis de ceux qui aime que les scénaristes jouent avec l’histoire de France pour attiser la curiosité du lecteur afin que ce dernier vérifie si les faits utilisés ont rééllement eu lieu et j’avoue avoir relu mes livres d’histoire (et wikipédia aussi ) pour me remettre encore plus dans cette époque.

L’homme mécanique peut paraître surprenant à cette époque mais nous sommes dans de la fiction pure et pourquoi pas un mécanisme permettant d’irriguer le cerveau afin que celui-ci continue de fonctionner ? Le fait que ce même cerveau fasse fonctionner le corps est un peu plus limite, vu la complexité d’une telle machine, mais Cédric Mainil est réellement convainquant car il ne cherche pas à nous endormir avec des concepts physico-mécaniques : ça marche, point barre et passons à autre chose. Et c’est exactement la position qu’il fallait prendre pour garder sa fluidité au récit.

Mais si tout s’enchaîne si bien, c’est aussi grâce au travail d’orfèvre de Mor. Les BD historiques, il connait, ayant dessiné dix tomes dédiés aux croisades albigeoises ou encore des albums sur Rennes le chateau, l’abbé Saunière... Et cela se ressent dans le souci du détail dès qu’il s’agit de vue sur des châteaux, comme le château des Ducs de Bretagne (parole de nantais), mais ce souci apparaîtra aussi sur les tenues des personnages et bien sûr cette armure qui recouvre les mécanismes du corps robotique. Son style très « old school », pure franco-belge, est mis en valeur par une colorisation, elle aussi « old school », de Silvio Speca. La nostalgie de mes vieux volumes de l’« Histoire de France en bande dessinée » m’a imprégné durant ma lecture, pour mon plus grand plaisir.

« Le Chevalier Mécanique » pouvait être un scénario casse-gueule pour Cédric Mainil, mais il s’en sort avec les félicitations du jury, grâce évidemment aux très belles planches de Mor et Speca.


(T1) La table d’émeraude
- Série : Le Chevalier Mécanique
- Scénario : Cédric Mainil
- Dessin : Mor
- Couleurs : Silvio Speca
- Éditeur : Sandawe
- Dépôt légal : 22 février 2012
- Pagination : 56 pages
- ISBN : 978-2-930623-03-0
- Prix : 12,99 €


Illustrations Mor © Editions Sandawe, 2011



Frédéric Leray
22 février 2012




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