Il suffira d’une lettre, coincée négligemment entre deux pages pour que la crise commence. En trouvant le message qu’Iwase avait caché dans son roman, Kaya est convaincue que Takagi la trompe. Désespérée, elle se réfugie chez Miho. Cette derrière rompt alors sa promesse de ne pas appeler Mashiro pour connaitre le fin mot de l’histoire. D’incompréhensions en orgueil mal placé, les deux couples se fachent et les ruptures semblent inévitables. Pour Mashiro, c’est un pan de son rêve qui s’écroule et le moral s’effondre avec. Pourtant, ils ne doivent pas relâcher leurs efforts, « Tanto », leur nouveau projet, vient de paraître dans l’Akamaru et s’il se classe bien, ils peuvent espérer une série dans le Jump. Mais en feuilletant le magazine, nos deux héros découvrent que l’histoire racontée par Aoki n’est autre que les deux histoires d’amour des deux mangakas. Le ciel s’écroule une seconde fois sur leurs têtes.

Encore un sale temps pour les deux apprentis mangakas de « Bakuman ». Tout d’abord, Tsugumi Ohba va remettre sur le devant de la scène les petites amies de nos deux héros, qui n’avaient pas eu beaucoup de place dans le septième tome. Mais c’est pour leur plus grand malheur que celles-ci se rappellent à leurs bons souvenirs. Alors que le duo semble voir à l’horizon le retour du succès, ce sont leurs amours qui partent en vrille et tout cela à cause d’une incompréhension. Malentendus, mensonges par omission ? Vous serez les juges sentimentaux de nos deux ados qui doivent affronter le passage en série de leur manga et recoller les morceaux avec leurs dulcinées.
Surfant sur la comédie-dramatique, Ohba montre l’influence évidente de l’humeur d’un mangaka sur son travail. Rien de vraiment surprenant mais Ohba parvient à créer un vrai suspense sur le devenir des amours des deux mangakas, surtout pour Takagi dont le coeur pourrait basculer vers plusieurs demoiselles.
La seconde partie du manga est tournée vers le personnage d’Aoki et de la proposition plus qu’indécente de Nakai. L’attitude du dessinateur va certainement surprendre car on ne l’imaginait pas en maître-chanteur. Son comportement va fragiliser la pauvre mangaka qui se sent aussi responsable des problèmes de Takagi. Ohba va encore une fois jouer la carte de la cohésion et de l’entraide entre mangaka, faisant renaître le clan Fukuda. Cette union sacrée pour aider un des leurs est assez surprenante, le lecteur s’attendant plus à une rivalité à tout crin entre auteurs.
Ce tome permet à Takeshi Obata de multiplier les caricatures de ses personnages, ce qui n’est pas, à mon avis, la plus grande de ses réussites. Au contraire, son style très seinen quand il parodie ses propres personnages donne un résultat plutôt étrange, pas toujours très convainquant. Mais ce n’est qu’une goutte de critique dans l’océan du talent de ce dessinateur, capable de mettre tellement d’informations dans des cases réduites par la place que prennent les bulles et le texte.
Le froid va encore souffler sur nos deux mangakas et leur avenir risque de se jouer dans le tome 9.
Bakuman (T8)
Scénario : Tsugumi Ohba
Dessin : Takeshi Obata
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kana
Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
Nombre de pages : 192
Date de parution : 7 octobre 2011
ISBN : 9782505012412
Prix : 6,85 €
A lire sur la Yozone :
Bakuman (T1 et 2)
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Bakuman (T6)
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