Qui est réellement Watson ? Ou plutôt qu’est donc le fameux partenaire du encore plus célèbre détective Sherlock Holmes ? En tout cas, nos deux héros ne pensaient pas qu’une affaire de contrebande dans les docks de Londres allait les renvoyer dans ce passé qu’ils ont tout fait pour cacher. C’est un curieux personnage, se faisant appeler Arsène Lupin, qui va leur rappeler qu’ils ont laissé une affaire inachevée et celui dont le vrai nom est Saladin vient leur apporter une addition salée. Ce passé nous ramène au temps des croisades, alors que les croisés piétinent devant une Jérusalem défendue par un seigneur implacable avec ses adversaires : Youssouf, fils d’Ayoub. Devant tant d’impuissance, la papauté se voit obligée de demander l’aide du terrible seigneur vampire Bathory.
Dernier combat pour Jack l’éventreur qui ne restera le héros de la série que durant le premier tiers de cet ultime tome de « Hell Blade ». Pas vraiment de surprise sur les participants à ce duel : Jack l’éventreur contre Mary Kelly version mante religieuse monstrueuse. Bon, cela tombe bien, c’est historiquement sa dernière victime. Ne cherchez évidemment pas de rapport avec la fin de la vraie Mary Kelly, mais voir ce final arriver si tôt dans ce tome a de quoi surprendre, surtout que quelques pages plus tard, une nouvelle aventure commence, sans biesoin de voir apparaître notre chère créature de Frankenstein.
En fait, la fin du tome est entièrement dédié au passé de Sherlock Holmes et de Watson. Nous allons ainsi découvrir la vraie nature de Watson. D’un côté, vu les délires que Je-Tae Yoo s’est permis avec Jack, on n’en est pas à un de plus avec Watson, mais en découvrant la véritable identité de Sherlock Holmes, là, on se dit que le grand n’importe quoi est de retour. S’en suit un scénario nous faisant penser à l’oeuvre de Jean Dufaux « Croisade » réécrite par le scénariste d’« Underworld ». Des plus surprenants !
Encore une fois, Je-Tae Yoo bricole des vies improbable à des personnages issus de notre culture occidentale : un Arsène Lupin immortel, un Saladin vampire - pour ceux qui ne connaîtrait pas ce personnage, Saladin a réellement bouté les croisés hors de Jérusalem à la fin du XIIe siècle. Le mangaka va aussi utiliser la légende de la comtesse Erzebet Bathory, surnommée la comtesse sanglante pour en faire une vampire, quoi de plus logique. Mais quel lien avec Holmes et Watson me direz-vous ? Je vous laisse le découvrir.
Mais surtout attention, car ce cinquième et dernier tome s’arrête à la fin de l’introdution de la nouvelle aventure contre Saladin. Extrêmement frustrant ! A se demander si Je-Tae Yoo n’a pas testé le début d’une nouvelle série dédiée aux personnages de Sir Conan Doyle. En tout cas, même si nous avons les grandes lignes de ce que pouvait avoir en tête le mangaka, nous restons sur notre faim, entre déception et certainement soulagement pour ceux considérant les folies scénaristiques de Je-Tae Yoo comme de véritables blasphèmes.
« Hell Blade » se sera tout permis jusqu’à la dernière page, mais s’arrête sur une oeuvre inachevée. La série n’aurait-elle pas trouvé son public ? Ou les audaces de Je-Tae Yoo auraient-elles finalement eu raison de son responsable éditorial n’osant aller plus loin ?
Hell Blade (T5)
Auteur : Je-Tae Yoo
Traducteur : Kette Amoruso
Éditeur français :Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 178 pages
Date de parution : 8 décembre 2011
Numéro ISBN : 978-2-35592-317-3
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Hell Blade (T1 et 2)
Hell Blade (T3 et 4)
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