Tristam a trouvé une famille d’accueil pour le jeune Shion. Malgré ce que tous pensent de lui, Tris s’intéresse d’abord au bonheur de ceux qu’il considère quelque part comme ses enfants. Malheureusement, le prêtre est devenu une cible pour certaines sphères, un homme dangereux à abattre. Et si l’Eglise souhaite utiliser la manière douce en le remplaçant, d’autres envoient plutôt des tueurs. Et comme toujours, ce genre de situation provoque malheureusement des dommages collatéraux. Certes, Tristam va parvenir à tuer ses agresseurs, certes il n’est arrêté par la police que pour la forme, l’auto-défense ne faisant aucun doute. Mais une balle perdue et voila une vie de fauchée. Et le prêtre ne peut l’accepter. Trop d’événements concomitants vont provoquer une véritable réaction en chaîne entraînant dans son passage Dis et Aoi.

Toshimi Nigoshi centre une nouvelle fois son tome sur le problème de la limitation de la vie des Reybrants. Et cette fois, il va imposer un terrible dilemme à son héros car sa mort prématurée n’est pas inéluctable. Malheureusement, prolonger sa vie impose que Dis redevienne le cruel Arkline. Toshimi Nigoshi va donc s’attarder longuement sur l’introspection d’Aoi pour finalement s’arrêter sur ce qui est un raisonnement très asiatique : on ne peut échapper à son destin. Toutefois, les mangas sont aussi là pour rompre cette vérité extrêmement pessimiste. Et si Dis acceptait de prolonger la vie d’Aoi quitte à ce que cela signifie se condamner lui-même à mort ? Décidément, nous sommes assez proche de l’examen de philosophie en y regardant d’un peu plus près.
Bien sûr, pour que tout s’enclenche, il faut un événement déclenchant la réaction en chaîne et ce seront la mort de Shion et le coup de folie de Tristam qui vont pousser nos deux héros au bout de leur retranchement. Tout va alors s’accélérer. Alors va-t-on avoir droit à une conclusion tragique.. Et bien, non. Oui, je sais, je casse l’ambiance, mais c’est un peu une énorme frustration que je commence à ressentir à force de voir des shonen plutôt intéressants, s’achevant sur une fin tellement convenue ou exaspérante de bons sentiments. Certes, c’est au contraire tout ce qu’il y a de plus logique par rapport aux règles sacrées du shonen... Mais bon, si une fois, un mangaka pouvait nous surprendre...
Allez, « Jihai » est une petite série tentant de nous la jouer « Blade Runner », mais tout le monde n’est pas Philip K. Dick ou Ridley Scott.
Jihai (T3)
Auteur : Toshimi Nigoshi
Traducteur : Nathalie Terisse
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Gothique
Dépôt légal : 1er décembre 2011
Format : 128x182 mm
Pagination : 224 pages
Numéro ISBN : 978-2-30201-933-1
Prix public : 7,95 €
A lire sur la Yozone :
Jihai (T1 et 2)
© Toshimi NIGOSHI / ENTERBRAIN
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