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Ravenwood, tome 1 : La Forêt d’Arborium
Andrew Peters
La Martinière Jeunesse, Fiction J., roman traduit de l’anglais (États-Unis), Fantasy, 432 pages, mars 2011, 13,90€

L’île d’Arborium abrite une forêt aux arbres gigantesques. Des gens y vivent dans une cité perchée à des kilomètres de hauteur. Seul espace de verdure sur une planète transformée en verre et en acier, elle attire la convoitise de l’Empire de Maw où la moindre écharde de bois vaut une fortune.
Quand Ark, un jeune plombier, découvre à l’occasion d’une intervention chez le Haut Conseiller Grappin qu’un complot se trame pour offrir sur un plateau d’argent les ressources de l’île à l’Empire, il devient la cible à abattre.
Mucum, un de ses collègues, lui apporte son soutien et se révèle un véritable ami. La trahison est prévue pour le festival de la Moisson. Il ne reste à Ark qu’une semaine pour sauver le royaume…



Né en 1965 à Hidelsheim en Allemagne, Andrew Fusek Peters a grandi à Londres. Sa passion pour les arbres lui a inspiré Ravenwood, ce dont on ne peut que se féliciter.

L’auteur parvient aisément à immerger le lecteur dans son univers. L’utilisation d’un vocabulaire imagé et bien trouvé pour appuyer cette existence arboricole loin du sol participe activement à cette immersion. Les voies de circulation sont des branches-routes, les champs de culture des champfaudage, les habitants des arbritants…
Loin de se limiter à la surface des choses, il imagine les différents rouages de cette société qui ne doit rien aux villes traditionnelles. En compagnie d’Ark, il nous la fait visiter des cimes aux racines dans lesquelles œuvrent les Racineurs, des hommes très grands et blancs comme des spectres.

Ark est un garçon qui a repris le métier de son père invalide. Il entend par hasard une conversation entre un conseiller du roi et une envoyée de Maw, et le voilà plongé jusqu’au cou dans les ennuis. Il doit aussi bien lutter pour sa propre survie que pour celle de son univers forestier. Auparavant solitaire, il trouve en Mucum, un fier à bras, un véritable ami qui va lutter à ses côtés. Ensemble, ils vont essayer de prévenir le Roi du complot, mais peine perdue, ils sont obligés de fuir.
On l’aura compris, pour Ark et Mucum, il s’agit d’un parcours initiatique vers l’âge adulte. En même temps qu’Ark apprend la vérité sur leurs croyances, il découvre sa vraie nature : il n’est pas un jeune homme comme les autres, ce qui lui donne des responsabilités.

En plus d’une toile de fond originale et de deux garçons vivant d’haletantes et dangereuses péripéties, l’autre tour de force d’Andrew Peters est de les opposer à un adversaire du même âge, Petronio, le fils de Grappin. Sous-estimé, brimé par son père, celui-ci est dévoré par l’ambition et il voue d’emblée une haine mortelle envers Ark, un plombier juste bon à déboucher les latrines selon lui.
Tout les oppose : l’un est bon, alors que l’autre a le mal vissé au corps, Ark est de basse classe, alors que Petronio appartient à la noblesse… Ils vont régulièrement s’affronter jusqu’au fameux festival de la Moisson où tout doit se décider. C’est là que l’on voit que, malgré ses nouveaux pouvoirs et les épreuves franchies, Ark a conservé une certaine naïveté. Sanctifiant la vie, il tergiverse au moment fatidique, mettant alors en danger ses alliés, aussi bien les humains que les corbeaux, oiseaux géants considérés comme sacrés.
Mais sans ses hésitations, il n’y aurait pas de suite…

Si l’on peut reprocher une facilité à l’écrivain, ce serait au niveau du prétexte de l’air empoisonné empêchant les soldats de Maw d’investir Arborium. Les quelques envoyés sur place disposent des uniques doses d’un vaccin temporaire de tout l’Empire !
Il est vraiment difficile de croire qu’un peuple aussi avancé technologiquement ne puisse s’adjuger par ses propres moyens les richesses de l’île.
Toutefois, une fois ce postulat accepté, ce roman est des plus séduisants.

« La Forêt d’Arborium » est fertile en évènements et en inventivité. Le cadre est bien rendu et Andrew Peters place l’écologie au centre du récit avec la nature menacée par le progrès. Ses héros, des chevilles ouvrières du fonctionnement de la société, ne sont pas de ceux auxquels les auteurs nous ont habitués.
Il séduira dès 12 ans un jeune public qui s’identifiera aisément à nos deux sympathiques gaillards vivant des aventures extraordinaires.
Quant aux adultes, ils trouveront aussi leur bonheur, car ce premier tome de la trilogie Ravenwood est une belle réussite.


Titre : La Forêt d’Arborium (Ravenwood, 2011)
Série : Ravenwood, tome 1 sur 3
Auteur : Andrew Peters
Couverture : Steve Rawlings
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Frédérique Fraisse
Éditeur : La Martinière Jeunesse
Collection : Fiction J.
Pages : 432
Format (en cm) : 14,5 x 21,5
Dépôt légal : mars 2011
ISBN : 978-2-7324-4577-9
Prix : 13,90 €



François Schnebelen
17 janvier 2012


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