Le contrat
Finalement, ce n’est pas une basse vengeance personnelle qui poussa Red Cap à attaquer son ancienne famille mais un simple contrat. Leur objectif était simplement de livrer un membre de la famille Hozuki en vie. Certes, les agents d’Akuu ne s’attendaient pas vraiment à se faire berner par le doyen de la famille, mais le principal était de faire un prisonnier et c’est même une très belle prisonnière qui servira de monnaie d’échange puisqu’il s’agit de Yuno. Mais c’est aussi sans compter sur la ténacité de Shinkuro et de la fidélité en amitié de Murasaki, et même de la jeune Kirihiko. Toutefois, Shinkuro est-il réellement en état pour affronter un guerrier comme Red Cap qui connait toutes les techniques des Hozuki ? Heureusement, une énorme différence existe entre les deux garçons malgré une histoire atrocement similaire et, toujours avec l’appui de Murasaki, Shinkuro va se sentir pousser des ailes… si ce n’est une corne.
La RH en action
Quelle honte ! Pour Zena Hoshigami, l’échec du contrat Hozaki est inexcusable mais se débarrasser de Red Cap ne permet pas d’effacer la douleur, seul l’alcool apporte l’oubli… Bon, l’alcool à 90° minimum, le reste n’est que jus de chaussettes pour ses intestins. Mais quand un jeune médiateur vient lui proposer son soutien, elle le prend un peu à la rigolade car franchement, qui peut croire qu’elle n’est pas capable de se maîtriser après avec un peu bu… disons beaucoup ? Mais en découvrant qu’il s’agit de Shinkuro, elle hésite à le tuer et choisit plutôt une vengeance plus cruelle. Notre jeune héros a besoin d’argent et elle va lui offrir un emploi par l’intermédiaire de Lucy. Seulement pour cela, il devra réussir un test : tuer une cible prise un peu au hasard.

Retour aux choses sérieuses
L’organisation Akuu passe à l’action et notre pauvre héros va réellement en voir de toutes les couleurs. Les premières seront très noires puisque le tome 5 de « Kure-nai » ne va vraiment pas être en son honneur. Bien au contraire, Hideaki Koyasu nous donne une image catastrophique de son héros, totalement dépassé par le mystérieux Red Cap et incapable d’utiliser à sa réelle puissance la fameuse corne du démon. Pire que tout, Shinkuro est, pour parler franc, à baffer. Et c’est un peu avec une certaine lassitude que nous le voyons encore une fois s’apitoyer sur lui-même. En cinq tomes, Shinkuro est resté un gamin incapable d’assumer son statut et surtout sa force. Il l’a pourtant prouver contre Iron Fist, mais le mangaka utilise ici un des poncifs les plus exaspérants dans les mangas : le héros surpuissant qui refuse son don et joue les pleutres et les faibles. C’est réellement exaspérant pour le lecteur mais, semble-t-il, très à la mode chez nos cousins nippons… Et certainement aussi chez nous puisque ce genre de manga se vend bien.
Mais bon, heureusement, cela ne va pas durer une éternité sans toutefois nous garantir que le final du combat entre Shinkuro et Red Cap n’est pas encore un simple hasard. Et le tome 6 ne nous apportera pas la réponse attendue puisque nous allons passer à une autre histoire, certes toujours en lien avec l’organisation Akuu.
Une organisation un brin décevante puisque ses fameux membres n’ont pas été capables de battre un seul des alliés de Shinkuro. C’est aussi l’occasion de noter un défaut du manga : sortis des combats de Shinkuro, nous n’avons droit à quasiment aucun combat connexe. On découvre le résultat par une simple case. Particulièrement frustrant quand, en plus, le lecteur doit supporter les lamentations exaspérantes de son héros.
Mais soit, revenons à la nouvelle mission que Shinkuro va devoir remplir à cause de Kirihiko. La jeune tueuse se met de plus en plus en danger vis-à-vis de son organisation et on s’étonne même que la fameuse Zena n’est pas lancée des représailles après son intervention contre Red Cap. Une petite incohérence du mangaka ? En tout cas, le lecteur est assez étonné par l’attitude laxiste à son sujet. Toutefois, la jeune femme que va finalement devoir protéger Shinkuro nous ramène à l’attentat qui a tué les parents du garçon et peut nous réserver bien des surprises.
Malgré certaines incohérences, pour ne pas dire invraisemblances, « Kure-nai » parvient à garder son lectorat par un scénario qui maintient un bon suspense et semble toujours capable de sortir une idée originale du chapeau.
Kure-nai (T5 et 6)
d’après l’oeuvre de : Kentaro Katayama
Dessin : Yamato Yamamoto
Scénario : Hideaki Koyasu
Storyboard : Daisuke Furuya
Traducteur : Sylvain Chollet
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen up !
Format : 112 x 176, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192(T5) et 208(T6) pages
Date de parution : 7 juillet et 24 novembre 2011
Numéro ISBN : 978-2-82030-149-9 ; 978-2-82030-237-3
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
Kure-nai (T1)
Kure-nai (T2)
Kure-nai (T3 et 4)
Kurenai, l’intégrale
KURE-NAI © 2007 by Kentaro Katayama, Yamato Yamamoto, Hideaki Koyasu, Daisuke Furuya / SHUEISHA Inc.
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