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Brins d’Éternité n°30
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°30, Science-fiction – fantastique - horreur, nouvelles – articles - critiques, 100 pages, 7,50CAD

Créée en 2004 par Mathieu Fortin, « Brins d’Éternité » fête à présent son trentième numéro, le dix-huitième depuis la reprise de la revue par la nouvelle équipe, dont Guillaume Voisine est le directeur littéraire.
Ce numéro se décompose en deux parties distinctes : les fictions au nombre de cinq et les articles comprenant une rétrospective du festival cinéma Fantasia 2011, des critiques de livres, du premier « Nocturne, les Charmes de l’Effroi » et deux études , l’une consacrée à Ann Radcliffe et l’autre à Edgar Allan Poe.



Une réédition d’un texte de Daniel Sernine, que l’on peut considérer introuvable, ouvre le bal. Une tribu nord-américaine voue un culte à un chêne. Ses membres y sont intimement liés, mais l’arrivée des Français met à mal cette symbiose. À la mort de sa grand-mère, Agathe se retrouve seule dépositaire de cet héritage. Elle sait que l’arbre est appelé à disparaître pour laisser la place à des maisons, alors elle se doit de réagir.
Le masque” (1981) illustre des traditions ancestrales, incontournables pour les uns et ridicules pour les autres. Du fantastique sans grands effets, mais avec de l’émotion. C’est vraiment bien tourné.

Meddy Ligner fait une “Escale à Kama”. Un équipage débarque sur une planète peuplée et l’étudie. Pourquoi les hommes y ont-ils des ailes ? Les femmes sont d’ailleurs forts belles... À travers quatre personnages : deux explorateurs et deux autochtones, l’auteur nous permet de découvrir l’étrange cycle de vie sur Kama. Une agréable évasion, bien trouvée de surcroît.

Jean-Pierre Laigle nous amène du côté de Tchernobyl, 20 ans après la catastrophe. Il y rencontre un chat qu’il prend tout de suite sous son aile. Mais lequel des deux est le maître ?
Au final, “Le chat de Tchernobyl” laisse une impression de trop peu. Jean-Pierre Laigle ne fait qu’effleurer le sujet, il intrigue, donne des pistes sur cette relation, mais cela débouche sur pas grand-chose.

Le titre “Tronçonneuse et viscères” illustre parfaitement le propos. Alamo St-Jean nous invite à un texte de science-fiction horrifique loufoque. Des aliens cherchent des combattants. En la personne d’un bûcheron canadien, ils ne sont pas tombés sur un ingrat. Attention, ça va gicler !
C’est le délire le plus total, le gars s’exprime d’une façon imagée dans un franc-parler sûrement typique. Alamo St-Jean joue des clichés et réussit parfaitement son coup. C’est bon que des auteurs se laissent aller de la sorte et surtout qu’ils soient publiés.

Pierre-Luc Lafrance s’attaque à un thème déjà bien exploité, celui de l’inconscient collectif donnant vie aux Dieux. « Rien de neuf », direz-vous, sauf qu’il le fait avec une belle poésie et nous livre une conclusion très forte, avec le personnage rendant hommage à une connaissance d’un soir lorsque le vent se lève.
Comme le vent qui s’écoule entre nos doigts” s’avère une belle réussite.

« Brins d’Éternité » nous présente aussi une rétrospective du festival cinéma Fantasia qui, pour sa quinzième édition, a attiré plus de 100 000 spectateurs. Une programmation éclectique, des acteurs et réalisateurs du monde entier, voilà la recette de ce succès. L’équipe de chroniqueurs décortique quelques films. Un papier intéressant et sympathique.

Suivent des critiques de livres et du premier numéro de la nouvelle mouture de « Nocturne ».

Pour finir, deux articles très érudits et forts instructifs : “Le « mythe Radcliffe » dévoré vif” par Ariane Gélinas et “Dans l’œil d’Edgar” par Carmélie Jacob.
Ann Radcliffe (1764-1823) était une romancière discrète. Comme les gens en savaient peu sur son compte, ils imaginaient les théories les plus scabreuses : par exemple qu’elle mangeait des tranches de bœuf crues pour cauchemarder la nuit.
À travers trois nouvelles, l’importance du regard dans l’œuvre de Poe est analysée.
Deux papiers vraiment excellents et qui nous apprennent des choses.

Entre de très bonnes nouvelles et des articles intéressants, le tout sous une présentation impeccable, ce numéro anniversaire de « Brins d’Éternité » n’est surtout pas à manquer.
Cette revue n’a rien à envier à sa grande sœur « Solaris ».

Il est à noter qu’il est bien sûr possible de s’abonner en France, alors profitez-en.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 30
Directeur littéraire : Guillaume Voisine
Couverture : Jean-Pierre Normand
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : été/automne 2011
Périodicité : quadrimestriel
ISBN : 978-2-9812757-0-7
Dimensions (en cm) : 13,9 x 21,4
Pages : 100
Prix : 7,50 CAD



François Schnebelen
23 décembre 2011


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