Genre : péplum simiesque de l’espace
Durée : 2h00
Avec Mark Wahlberg (Capt. Leo Davidson), Tim Roth (Thade), Helena Bonham Carter (Ari), Michael Clarke Duncan (Colonel Attar), Paul Giamatti (Limbo), Estella Warren (Daena), Cary-Hiroyuki Tagawa (Krull), David Warner (Sandar), Erick Avari (Tival), Luke Eberl (Birn), Evan Dexter Parke (Gunnar), Glenn Shadix (Senateur Nado), Kris Kristofferson (Karubi), Charlton Heston (le père de Thade)
Si, dans un premier temps, la surprise répondait à la nouvelle annonçant que le gamin de Burbank acceptait la réalisation de ce film de commande (surtout après que Oliver Stone, Peter Jackson, Philip Noyce, Roland Emmerich, Chris Columbus, James Cameron, Michael Bay, ...., s’y soient cassé les dents), on avait fini par espérer beaucoup de cette planète des singes, soumise à l’imagination de Tim Burton. Pourtant, loin des excentricités des scenarii s’étant succédés en cours d’élaboration, le film de Tim Burton propose une relecture, quoi que personnelle, du roman de Pierre Boulle.
2029. A bord du vaisseau Oberon, les astronautes de l’US Space Force entraînent des singes, génétiquement modifiés, aux travaux dans l’espace. Au cours d’une mission d’exploration d’une anomalie spatiale, la navette du protégé du capitaine Leo Davidson (Mark Wahlberg) est aspirée au cœur d’un orage électro-magnétique. Persuadé que cette mission nécessitait des compétences humaines, Leo outrepasse les ordres et s’embarque dans une navette sur les traces du « pod » disparu. Happé à son tour par le phénomène, il perd le contrôle de son engin et, propulsé dans l’espace, se crashe sur un monde inconnu. Bien évidemment, il ne tarde pas à constater que la planète vit sous le joug des singes. L’organisation de leur civilisation rappelant étrangement celle de la Rome antique (conférant un cachet de « péplumesque » à cette nouvelle adaptation), on comprend aisément qui a hérité du statut peu enviable d’esclave, même si les hommes, cette fois-ci, moins régressifs que dans le roman ou le film de Shaffner, ont conservé le langage.
Avec l’aide de Ari (Helena Bonham Carter), une chimpanzé, fille d’un sénateur et militante pour les droits des humains, un petit groupe d’esclaves, sous l’impulsion de Leo, réussit à déjouer la surveillance des gorilles et à s’échapper de la cité simiesque. Poursuivis par les légions du Général Thade (Tim Roth), ils parviennent néanmoins à rallier la zone interdite, où les attend une révélation de taille.
Si cette planète des singes est incontestablement une réussite pour les commanditaires du film (ou pour Tim Burton en tant que cinéaste de studio), elle l’est un peu moins pour Tim Burton, l’enfant terrible du cinéma américain. Pourtant, elle possède d’irréfutables qualités, tant sur le plan technique qu’artistique, à commencer par les maquillages (puisque ici nous n’avons pas à faire à de simples prothèses) de Rick Baker, tout à fait étonnants, qui n’empêche pas le jeu des acteurs singes de s’exprimer (permettant à Tim Roth une prestation étonnante de bestialité et à Helena Bonham Carter de reléguer la plastique de Estella Waren/Deana au rayon des cartes postale). De plus Tim Burton, à l’inverse du film de Shaffner, conserve l’animalité du peuple-singe qui, de ses quatre membres préhensibles, se permet des mouvements et des déplacements tout à fait déconcertants, conférant au film, en plus de ses décors, une touche Burtonienne.
Mais, malheureusement, cela ne suffit pas à faire du grand Burton. D’ailleurs, une fois sa tentative de liaison Leo/Ari avortée par la production, sous prétexte de zoophilie sous-jacente, le réalisateur de « Edward aux mains d’argent » et « Ed Wood » s’avère un exécutant fort sage. Si sage que tout finit par sembler un peu trop convenu (humour et incohérences du scénario compris. C’est vous dire.). Bien entendu, il aborde des thèmes comme le racisme, l’esclavagisme et les luttes de pouvoir, mais en même temps il donne l’impression de se chercher sans jamais se décider à aller au bout de ses aspirations (à l’image, peut-être, de Mark Wahlberg qui semble chercher également quelle attitude adopter au milieu d’évènements qui le dépassent). Dommage.
Dommage, également, de forcer le dénouement de son récit, pour absolument rejoindre le texte original, en cinq minutes finales autant que superflues (peut-être à l’instar de ce « remake »). Mais, attention, cela ne fait pas de « La planète des singes » un mauvais film. Non, seulement du Burton un peu décevant.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Planet of the apes
Réalisation : Tim Burton
Scénario : William Broyles Jr., Lawrence Konneret Mark Rosenthal d’après le roman de Pierre Boulle
Producteur : Richard D. Zanuck
Producteurs associés : Ross Fanger, Katterli Frauenfelder
Producteur exécutif : Ralph Winter
Musique originale : Danny Elfman
Image : Paul Hughen, Philippe Rousselot
Montage : Chris Lebenzon
Distribution des rôles : Denise Chamian
Création des décors : Rick Heinrichs
Direction artistique : John Dexter, Sean Haworth, Philip Toolin
Décorateur de plateau : Rosemary Brandenburg, Peter Young
Création des costumes : Colleen Atwood
Maquillage : Rick Baker
Effets spéciaux : Bill George
Production : 20th Century Fox, The Zanuck Company
Distribution : UGC-Fox Distribution
Effets spéciaux : Industrial Light Magic (ILM), Sphere FX Ltd.