Si la victoire de Saori sur le maître d’Ayumi pouvait surprendre certains, la maladie n’a vraiment pas aidé Osamu Kamizono. Par contre, qu’un élève de CM2 parvienne à battre un maître de 9e dan, cela devient bien plus étonnant. Et ce petit prodige est le futur adversaire de Shion. En fait, Suo Honma a appris à jouer avec internet et n’avait encore jamais affronté des joueurs face à face. Sa victoire face au maître vient surtout de l’incapacité de ce dernier à s’adapter au jeu totalement atypique de Suo. Ce qui n’est pas le cas de Shion qui, très vite, comprend le style du garçon. Mais quand celui-ci finit par perdre pied, il décide de se dessiner sur le front le symbole du roi... un geste que seul l’assassin des parents de Shion pouvait connaitre...

On attendait avec impatience que l’action reprenne un peu du poil de la bête et malheureusement, le tome 3 de « Kings of Shogi » restait dans sa logique de duels de joueuses et de joueurs, laissant certainement encore une fois certains lecteurs sur le carreau, incapables, comme votre serviteur, de comprendre la finesse des coups. Certes, il y a le petit débriefing sur une page après chaque match, mais cela ne suffit pas pour vraiment tout comprendre. Par contre, Masaru Katori aborde, avec le tournoi ouvert à tous, le côté non seulement fermé mais aussi quelque peu sectaire des vrais professionnels du shogi. On sent un peu que la scénariste règle ses comptes avec certains préjugés et une forme de sentiment de supériorité des professionnels.
Masaru Katori aborde aussi bien le traitement quelque peu misogyne des maîtres mais aussi le dédain par rapport aux amateurs. Le fait que ce soit un adepte du shogi sur internet qui batte un maître de 9e dan (niveau très élevé), cela veut aussi montrer à quel point internet peut changer les règles du jeu et l’ordre établi dans les hiérarchies des joueurs de certains jeux, une influence qui se retrouve aussi clairement chez les professionnels du poker, noyautés par des petits génies tout droit sortis d’internet.
L’arrivée du jeune Suo marque aussi le retour vers le fil rouge de cette série : la recherche de l’assassin des parents de Shion. Cette fois, nous allons retrouver l’atmosphère angoissante du début de série, avec ce jeu pervers que l’assassin mène avec Shion, d’abord en utilisant Suo puis en utilisant le portable d’un ami de la jeune fille pour l’appeler. Un jeu purement psychologique pour le moment mais on sent bien que cela pourrait vite mal tourner. Le personnage de Satoru est aussi un élément majeur pour recréer cette atmosphère, Masaru Katori faisant de lui un personnage très ambigu dans son comportement et difficile à cerner. A-t-il un lien avec le tueur ?
Le tome 4 de « Kings of Shogi » rebooste la série qui risquait de ne pas faire long feu tellement le shogi est un jeu compliqué à suivre quand on n’y connait vraiment rien.
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T3 et 4)
Scénario : Masaru Katori
Dessin : Jiro Ando
Traducteur : Ken Kuriki
Éditeur français : Pika
Collection : Shonen
Format : 125 x 180 - sens de lecture original
Pagination : 208+2 pages couleurs(T3)
Date de parution : 7 septembre et 16 novembre 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0532-2 ; 978-2-8116-0564-3
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T1)
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T2)
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