Elle commence à écrire professionnellement en 1967, et est, à l’époque, une des rares femmes écrivains de science-fiction. Rapidement récompensée pour son travail, Anne McCaffrey est la première auteure à recevoir le prix Hugo en fiction. Et ce n’est qu’un début : le prix Nebula, le Science Fiction Hall of Fame, n’en doutez plus, la littérature mondiale a perdu un grand nom, toujours productif puisqu’avec l’aide de son fils, la Dragon Lady venait de produire le 23ème tome de sa célèbre saga, « La Ballade de Pern » ; dont le 24ème opus était en cours d’écriture.

Cette saga, en cours de réédition française (voir l’article sur « La Ballade de Pern – Intégrale I ») aura vraiment suivi l’auteure du début à la fin de sa carrière. Une adaptation cinématographique est en cours, malheureusement (ou heureusement ?), Anne McCaffrey n’en verra pas le résultat puisque le tournage ne doit commencer que l’année prochaine.

La force de cette grande dame de la SF aura été de ne jamais se laisser enfermer dans les sous-genres. Et avec près de 100 ouvrages et nouvelles écrits au cours de sa vie, il y aurait eu de quoi. Car si tous les ouvrages chroniqués au sein de la Yozone concerne la fameuse « Ballade de Pern » ( « L’œil du Dragon » ou « La Lignée du Dragon »), la Dame au Dragon a beaucoup voyagé, à travers le temps et l’espace.

Le talent d’Anne McCaffrey est universellement reconnu par tous ceux qui ont eu le plaisir de la lire. Certaines lignes éditoriales, cependant, demeurent contestables, comme l’ordre des romans incorporés dans la première intégrale, ou même l’intégration de Todd McCaffrey, qui a modifié le style des romans auxquels il a collaboré.

Mais Anne McCaffrey, ce n’est pas seulement des dragons, c’est aussi une « Trilogie des Forces », un « Cycle des Hommes Libres » et une « Planète des Dinosaures », entre autres, qu’il nous reste à (vous faire) découvrir. C’est aussi une saga des « Doués », aussi complexe et complète, mais totalement différente de la belle mais dangereuse Pern, qui développe un monde où les dons psyoniques s’intègrent peu à peu à la civilisation et à la sauvegarde de la galaxie. Et l’histoire d’une petite fille, « Acorna », pas comme les autres avec sa corne sur le front, une petite fille qui cherche désespérément son peuple ; et cette autre enfant, qui n’a pas eu de chance, ou si peut-être, dans ce « Cycle des Partenaires » où les nouveau-nés non viables ou fortement handicapés sont intégrés dans des vaisseaux spatiaux afin de créer une flotte intelligente.

Cette foule de thématiques, d’extrapolations, cette grande imagination, Anne McCaffrey a toujours su l’utiliser, la canaliser, pour nous fournir, à nous amateurs de science-fiction, de beaux ouvrages de qualité. Espérons qu’en l’honneur de la Dragon Lady, les éditeurs nous feront le plaisir de finir enfin les traductions de certains des cycles toujours incomplets en français (« Acorna », le « Vol de Pégase », la « Planète des Dinosaures », le « Cycle des Partenaires »…). De quoi finaliser les collections en cours.
Une suite par Todd McCaffrey est-elle souhaitable ? Je ne le pense pas (et je ne suis pas la seule). Qu’il fasse ses propres œuvres avec son propre style, après tout.

Sa mère, en tout cas, est entrée dans la légende de la science-fiction. Et mon plus grand regret est de ne pas avoir eu l’occasion de la rencontrer.

Photographie d’Anne McCaffrey provenant du site : http://www.guardian.co.uk/books/201... ; Copyright : Edmund Ross/Random House