Adapté d’une nouvelle de Rudyard Kipling, le papa de Mowgli, « Le Chat qui s’en va tout seul » est une charmante histoire, très poétique, sur la domestication des animaux. La femme préhistorique, une magicienne maline, apprivoise un à un les animaux utiles au confort de sa maisonnée. Elle finit, bon gré mal gré, par devoir élargir le cercle pour accepter le chat, farouchement indépendant mais bien content de profiter du confort humain.
Le scénariste/dessinateur distille habilement quelques touches d’humour dans ce récit, jouant par exemple avec les expressions des animaux ou l’aspect primaire du mâle humain. De fait, l’histoire est à la fois amusante et intéressante, et sa mise en image originale. Dégruel l’illustre au pastel gras, technique chaleureuse mais manquant parfois de précision. Ses personnages, tant humains qu’animaux, sont particulièrement mignons. Cependant, la méthode utilisée ne permettant pas de faire dans le détail, certaines cases sont parfois un peu frustrantes quant à leurs finitions. L’ensemble est toutefois très agréable à l’œil, dynamique et expressif.
Le récit se lit avec grand plaisir, même s’il faudra certainement expliquer un terme ou deux aux plus jeunes. En effet, cette adaptation a le mérite de ne pas être bêtifiante et l’auteur ne se gêne pas pour user de mots tels « formule incantatoire », quitte à enrichir un peu au passage le vocabulaire de nos têtes blondes. De même, l’histoire est intelligente, expliquant de manière poétique le caractère indépendant de nos matous domestiques.
On sort de cette lecture enchanté, séduit tant par le fond que par la forme de cet album jeunesse plein de charme.
Le Chat qui s’en va tout seul
Scénario : Yann Dégruel
D’après l’oeuvre originale de : Rudyard Kipling
Dessin et couleur : Yann Dégruel
Éditeur : Delcourt
Collection : Jeunesse
Dépôt légal : 24 août 2011
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-7560-2512-4
Prix public : 10,50 €
© Guy Delcourt Productions (2011)