Un quartier résidentiel apparemment sans problème est secoué par un meurtre inexpliqué. Toutefois, la fille de la défunte accuse un Spirit d’en être le coupable. Avec un tel témoignage, c’est aux Affaires Spirits et au capitaine Matia et au lieutenant Managa qu’est confiée l’enquête. Mais les pistes sont maigres. Pourtant, la défunte étant une musicienne jouant les cantiques des damnés, leur attention va se tourner vers le dernier de ses contractants Spirit...
Dans un quartier mal famé, une musicienne et son ectoharmotron s’égarent dans un bar peu recommandable. Toutefois, elle reçoit le soutien d’un impressionnant Spirit à la crinière de lion.

« Polyphonica, the Black » est un manga mélangeant adroitement fantastique et enquête policière, tiré d’une histoire originale de Junichi Ohaku. Kouichirou Yonemura nous décrit un monde où des esprits dont les origines sont encore totalement inconnues cohabitent plus ou moins bien avec les humains. Certains se lient avec des musiciens par contrat grâce aux cantiques des damnés. Le mangaka reste très flou sur beaucoup d’éléments de base de son univers mais cela n’empêche aucunement de suivre son récit et n’impacte nullement la compréhension de celui-ci. Il nous met en scène un duo de flics associant les deux races, une formation devenue des plus classiques par des films comme « Futur Immédiat ». Les deux policiers sont comme les deux faces d’une même pièce : l’humaine est frêle, ressemblant à une poupée mais au caractère bien trempé, le Spirit est une armoire à glace mais ne supporte pas la vue du sang.

Le mangaka oriente son lecteur vers deux pistes ayant un seul point commun, le mystérieux Spirit, Leongara. Ce dernier a tout du Don Juan mais on sent bien qu’il cache un secret, celui qui lui fait passer des contrats avec beaucoup de musiciennes mais pour un temps très réduit. Nous n’en saurons pas beaucoup plus sur ce personnage, en tout cas, son charisme est bien mis en avant. Tout aussi étrange est cette musicienne qu’il rencontre dans un bar.

Graphiquement, le dessin de Kouichirou Yonemura est brute, très réaliste et mélange le style shonen avec les grands yeux de Matia avec des personnages plus proches des seinen, plus adultes, avec les traits des Spirits. Les décors et les véhicules sont largement détaillés et dessinés avec soin, rendant très vivantes les planches. Mais ce qui attise l’attention, ce sont ces instruments de musique au nom plus qu’étrange : les ectoharmotrons. Ce fut un vrai défi pour le mangaka qui n’avait pas l’habitude de s’attaquer à ce genre d’instrument, et le résultat avec le violoncelle de l’inconnue est vraiment réussi.

« Polyphonica, the Black » est une excellente façon de découvrir Kouichirou Yonemura dont l’oeuvre n’est pas assez connue en France.

Polyphonica, the Black (T1)
 Auteur : Kouichirou Yonemura
 Traducteur  : Alexandre Bodecot
 Éditeur français : Athénagram
 Collection : Vegetal Manga
 Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 192 pages
 Date de parution  : 8 septembre 2011
 Numéro ISBN : 978-2-919-003082
 Prix : 6,90 €

© 2008 Kouichirou Yonemura / Flex Comix Inc. © 2006 Junichi Osako, Ichiro Sakaki © 2006 SOFTBANK Creative Corp.