Pour changer un peu la forme de ses cours, une prof de français propose à ses élèves une expérience littéraire : se poster à un endroit dans la ville et écrire sur ce que l’on voit entre 9h et 10h30. Chaque élève pourra choisir sa forme d’expression, poésie, description, fiction, épistolaire…
Mais voilà que durant ce laps de temps a été commis un crime dans la ville.
Erwan, intrigué par cette affaire, se dit qu’en lisant les copies des uns et des autres, il tombera sur des indices qui pourraient permettre de résoudre cette sombre affaire.
Aidé de Cassandre, une élève très douée mais aussi très jolie à ses yeux, Erwan va se lancer sur la piste des criminels…
Yves Grevet est l’auteur déjà connu et reconnu de la trilogie « Méto » qui lorgnait du côté de l’anticipation angoissante. Cette fois, c’est au genre policier que s’attaque l’écrivain. Et ce, de manière très intéressante et particulière.
L’enquête n’est pas vraiment menée sur le terrain mais au travers de visions d’élèves.
La structure du roman est en effet une narration classique agrémentée des copies des élèves. On est donc installé dans les baskets d’Erwan et les ballerines de Cassandre, découvrant les indices au fur et à mesure. Deux lectures possibles : l’active en cherchant le coupable, ou la « farniente » en se laissant porter par les déductions successives des deux héros.
Deux héros que l’on ne peut lâcher.
Car au-delà de l’enquête, on assiste à la naissance d’une histoire d’amour adolescent. Yves Grevet n’est pas tombé dans les écarts romantico-débiles que l’on peut trouver parfois, exagérant les sentiments jusqu’à une théâtralité agaçante et irréaliste. Au contraire, la liaison qui se construit est d’un naturel presque banal mais qui rappellera les premiers pas réels de l’amour de jeunesse avec ses maladresses, ses gênes, ses coups directs et sa conclusion qui n’a pas les fastes d’une production hollywoodienne mais qui touche bien plus les coeurs.
Même si l’on est surpris par ces procédés littéraires au départ, on accroche vite à la narration active et rapide, qui ne laisse pas le lecteur se reposer sans pour autant le précipiter. Le dosage de cette histoire policière est excellent, donnant du plaisir à tous les types de lecteurs.
Yves Grevet prouve une fois encore ses qualités de raconteur d’histoires original.
Titre : Seuls dans la ville entre 9h et 10h30
Auteur : Yves Grevet
Couverture : Jérôme Meyer-Bisch
Éditeur : Syros
Collection : Grand Format
Pages : 217
Format (en cm) : 15 x 22 x 1,8
Dépôt légal : avril 2011
ISBN : 978-2748510935
Prix : 13,90 €