Miroku a disparu et Ethika est soudain prise de panique en découvrant l’appartement vide, avec la chemise ensanglantée abandonnée sur le sol. Le jeune homme aurait-il été rattrapé par les yakuzas ou d’autres personnes connaissant son terrible secret ? Prenant son courage à deux mains, Ethika se rend à l’appartement de Miroku et tombe nez à nez avec sa soeur et ses amis. Toutefois, la jeune femme va assumer son nouveau rôle de petite amie et en quelques paroles, elle va offrir du bonheur sans le savoir. Mais Miroku revient toujours et il sera accueilli comme toujours par un direct du droit. Ethika n’en a pas fini avec lui et elle a en fait une idée en tête. S’il veut qu’elle reste avec lui et qu’elle lui fasse confiance, il doit avouer son crime en public et laisser faire la justice comme cela aurait dû se passer.

Quel étrange tome que ce huitième volume de « Syndrome 1866 ». On peut d’abord y voir un tournant définitif dans la vie de Miroku. Sa relation avec Ethika prend une proportion inattendue, il devient véritablement accroc à la jeune fille. Difficile d’appeler son sentiment de l’amour, mais leur style de rapport, proche du sado-maso, pourrait finalement s’en rapprocher. Mais surtout, le retour de Sudo ne fait plus pencher la balance. Bien au contraire, il va conforter le jeune homme dans sa nouvelle logique. Ses meurtres sont finalement un échec et il ne pourra jamais être un de ces grands hommes qu’il souhaitait devenir. Naoyuki Ochiai va faire jouer à Sudo le rôle du démon tentateur, du serpent proposant le fruit défendu, mais sans aucun succès.
Quel étrange trio que celui de Miroku-Sudo-Ethika ? Un trio tragique qui, comme dans toute bonne tragédie grecque, ne peut se transcender que dans sa propre destruction. Quand Ethika lance son marché à Miroku, c’est un choix réellement cornélien : elle s’offre à lui s’il se rend et donc finit au mieux en prison à vie. Quel incroyable choix ? Mais la jeune fille est d’une complexité sentimentale stupéfiante. Naoyuki Ochiai en fait un personnage de tragédie quasiment culte.
La scène avec le procureur Goï vient en rajouter une couche. Elle semble même venir en doublon car ce n’est que la continuité de celle d’Ethika, un peu comme la succession de personnage tentant de sauver Don Juan de la damnation, dans la pièce de Molière. Car ce manga fait incroyablement penser à ces pièces de théatre de nos grands auteurs, par sa structure, son côté très bavard, avec de longs monologues et des scènes constituant de plus en plus le dernier acte.
« Syndrome 1866 » est un manga totalement atypique par son thème et son mode de traitement. Une série dont il est difficile de se remettre.
Syndrome 1866 (T8)
Auteur : Naoyuki Ochiai
Traduction : Tetsuya Yano
Éditeur : Delcourt - Akata
Dépôt légal : 8 juin 2011
Format : 127x180 mm
Pagination : 192 pages
Prix public : 7,95 €
Numéro ISBN : 978-2-7560-2634-3
A lire sur la Yozone :
Syndrome 1866 (T1)
Syndrome 1866 (T2)
Syndrome 1866 (T3)
Syndrome 1866 (T4)
Syndrome 1866 (T5)
Syndrome 1866 (T6)
Syndrome 1866 (T7)
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