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Magi (T1 et 2)
Shinobu Ohtaka
Kurokawa

Depuis qu’il a quitté sa cave, Aladin erre dans le désert en compagnie de son ami Hugo. Toutefois, Hugo est un peu spécial puisqu’il s’agit d’un djinn plutôt timide, caché dans une flute de métal. Le hasard lui fait rencontrer Ali Baba, un jeune garçon convoyant qui le souhaite dans sa charette. Il a surtout un marchand de vin comme client peu aimable, tenant à ses barriques plus qu’à la vie des autres voyageurs. Mais quand il s’agit de sauver une petite fille victime de la terrible jacinthe du désert, Ali montre son vrai visage, celui d’un courageux jeune homme, un courage que ne peut que récompenser Aladin par un petit coup de main... Bon par les gros bras d’Hugo. En découvrant quelle force titanesque le garçon maîtrise, Ali Baba a une folle idée : vaincre le secret d’un labyrinthe grâce à Aladin !



Les labyrinthes sont d’étranges palais qui sont apparus de par le monde. Et il est dit qu’au coeur de ces bâtisses se cache un énorme trésor. Et la légende raconte qu’un de ceux qui seraient parvenus à vaincre les pièges d’un labyrinthe serait même devenu roi. Alors pour Ali, c’est l’occasion rêvée d’amasser assez d’argent pour payer ses dettes et s’offrir une vie de luxe. Et voila donc Ali Baba et Aladin partis conquérir le labyrinthe de la ville de Tchichan. Mais attention, ces bâtiments recèlent de terribles secrets et sur les 10 000 personnes étant entrés dans celui-ci, aucun n’est ressorti vivant. Mais qu’importe, Aladin a trouvé un nouvel ami et il va tout faire pour aider Ali. Mais notre jeune héros n’est pas le seul à avoir eu connaissance des pouvoirs d’Aladin. Le gouverneur, un jeune noble terrorisant ses esclaves et les villageois, compte bien profiter de leur incursion pour les suivre et devenir le prochain roi de ce pays désertique. Et s’il faut les deux esclaves qui l’accompagnent, Goltas, le colosse muet, et Morgane aux jambes surpuissantes, s’occuperont du cas d’Ali Baba...

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Quand les « Contes des 1001 Nuits » sont revisités par Shinobu Ohtaka, cela donne « Magi » ! Rappelez-vous, ce mangaka est l’auteur de la délirante série « Sumomomo, momomo, la fiancée la plus forte du monde ! » (oui, le titre est toujours aussi long). Cette fois, il quitte le monde des martialistes pour l’Extrême Orient et les personnages mythiques des fameux contes. Il va prendre deux des plus célèbres pour en faire ses héros : Aladin et Ali Baba. Toutefois, son Aladin est bien mystérieux. Certes, il possède un djinn mais finie la lampe merveilleuse, c’est une flute qui contient le génie. Et surtout, le mangaka laisse transparaître que le garçon n’est peut-être pas non plus un humain comme les autres, gardant le secret sur son passé.

Son Ali Baba est plus proche de ce que l’on pourrait en attendre. Avide de trèsor, mais au grand coeur, il possède lui aussi un passé plutôt mouvementé et un besoin de rédemption dont ignore encore l’origine. Pour le moment, pas l’ombre d’un des quarante voleurs mais peut-être le mangaka nous les garde-t-il en réserve ? En tout cas, tout est là pour nous ramener dans ce monde fantastique qu’est cet Extrême Orient de l’age d’or. Shinobu Ohtaka nous ajoute, pour ces deux premiers tomes, un méchant vraiment haïssable comme il sait en créer et des personnages bien plus ambigus, mais que l’on sent capable de passer d’un côté comme de l’autre de la force sans trop de problème.

Graphiquement, aucune surprise pour ceux qui connaissent « Sumomomo ». Le personnage d’Aladin nous rappelle inévitablement celui de Momoko, avec toujours cette forme chibi que le mangaka utilise à toutes les sauces. Bon, il faut avouer qu’il s’est un peu calmé dans cette série, ne faisant pas trop d’excès. En tout cas, Ohtaka est très à l’aise pour créer une atmosphère digne des « Contes des 1001 Nuits », nous transportant réellement dans les villages d’Arabie, et faisant un véritable effort sur les tenues des personnages et l’architecture des bâtiments.

« Magi » débute sur les chapeaux de roue. Même si cette série est moins folle que la précédente, elle est lue avec autant de plaisir, donnant une place de choix à l’action, limitant bien plus l’humour lourdingue pour mieux se focaliser sur les personnages, faisant parfaitement ressortir leur côté tragique. Une série à découvrir.


Magi (T1 et 2)
- Auteur : Shinobu Ohtaka
- Traducteur  : Kayo Chassaigne
- Éditeur français : Kurokawa
- Format : 115 x 177mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 208(T1) et 192(T2)
- Date de parution  : 7 juillet 2011
- Numéro ISBN : 2-351-42584-8 ; 2-351-42585-5
- Prix : 6,70 €


© Edition Kurokawa - Tous droits réservés



Frédéric Leray
23 juillet 2011




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