« Un Été à la Morgue » est le premier roman de John C. Ford qui a grandi à Birmingham dans le Michigan. Pour un coup d’essai, il réussit à nous intéresser à un roman policier, peut-être ciblé jeunesse (dès 13 ans selon l’éditeur), mais pouvant également attirer un public adulte.

Le choix d’un personnage de 18 ans qui vient de finir ses années de lycée montre tout de suite les lecteurs visés. L’auteur lui fait dépasser ce stade de l’existence et le projette dans la vie adulte, où des problèmes qu’il n’imaginait pas auparavant surgissent.
Christopher rêve bien d’un futur aventureux, dangereux, mais une fois confronté aux conséquences de ses actes, il lui est difficile de les affronter. Pourtant il va se dépasser…

D’une, il rentre dans la vie active ; de deux, il veut rétablir la vérité sur ce qu’il considère comme un meurtre ; de trois, il noue une relation ambigüe avec une journaliste plus âgée que lui et de quatre, il se retrouve responsable de son petit frère pendant l’absence de ses parents.
Toute une suite d’évènements découle de ces quatre points. Christopher se met à douter de tout, de son meilleur copain, du frère de son ancienne copine qu’il prenait pour un héros. Les choses s’avèrent plus compliquées lorsque l’on est impliqué. Surtout si la vie d’un proche est menacée !
À la fin, Christopher verra le monde d’un œil neuf, plus mûr et ne rejettera pas le passé, mais essaiera de corriger certaines erreurs commises.

À travers ce personnage, John C. Ford parvient à nous tenir en haleine. Il profite d’un regard que l’on pourrait qualifier d’innocent pour dénoncer les malversations de notre société : le profit passant avant l’écologie, les pots de vin dans les affaires de justice, la réalité interprétée selon la volonté des puissants…
Il met du rythme dans son récit. Si l’on faisait la fine bouche, on pourrait reprocher à l’ensemble une certaine confusion, mais n’est-ce pas l’apanage de la jeunesse que de partir dans tous les sens, de se faire des films, ce qui caractérise très bien Christopher.

Dans la lecture, peut-être les qualités premières recherchées sont le rêve et l’évasion. Ici, la mission est réussie. On ressort satisfait des quelques heures passées en compagnie des habitants de Petoskey, même s’il y en a plus d’un malhonnête, ce qui donne justement l’intérêt du récit.

Un bon petit policier qui ravira ceux qui ont toujours soif d’aventures et rêvent d’une vie trépidante, même si c’est par procuration.

Titre : Un Été à la Morgue (The morgue and me, 2009)
Auteur : John C. Ford
Couverture : Photo © Getty Images
Éditeur : La Martinière Jeunesse
Collection : Fiction J.
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Cyril Laumonier
Pages : 384
Format (en cm) : 14,5 x 21,5
Dépôt légal : août 2010
ISBN : 978-2-7324-4204-4
Prix : 13,90 €