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Gosick (T3)
Kazuki Sakuraba et Sakuya Amano
Soleil Manga

En partant pour le diner auquel était invitée la voyante Roxane, Victorica et Kujo n’imaginaient pas dans quel guêpier ils allaient se fourrer. Maintenant, ils sont douze à avoir été drogués et à se retrouver coincés dans un paquebot en pleine mer. Mais si pour certains, cette situation est destabilisante, pour d’autres, cela évoque un tragique souvenir. Et comme par hasard, ce sont quatre jeunes qui se retrouvent à l’écart des adultes. Mais quel terrible secret les fait donc ainsi paniquer ? Et quand Kujo enclenche par inadvertance un piège, le cauchemar va gagner le navire.



Tous coupables ! Tous responsables de la mort de onze enfants, pris au piège dans ce même navire. Onze orphelins de nationalités différentes condamnés à s’entretuer pour le plaisir de riches aristocrates prenant plaisir à les voir souffrir. Onze lièvres et un chien de chasse. Dans la panique provoquée par la présence de pièges et d’armes disséminées dans toutes les cabines du paquebot, très vite, les enfants vont se laisser dominer par la peur et le besoin de sauver leur peau. Mais qui veut donc venger des gamins qui n’avaient aucune attache ? Et si comme le craignait un des convives de ce nouveau jeu de massacre, un des enfants avait survécu ? Cela signifierait que le coupable est un des quatre jeunes. Bon, Kujo et Victorica sont bien trop jeunes pour avoir fait partie des lièvres, reste leurs deux compagnons d’infortune...

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Voila une enquête entre « Les Dix Petits Nègres » d’Agatha Christie et « Saw » de James Wan. Plus un jeu du lièvre qui n’est pas sans rappeler celui inventé par Yoshiki Tonogai dans « Doubt ». Très vite, le coupable ne fait plus vraiment de doute et la vraie question qui va plutôt taroder le lecteur sera : a-t-il un complice ? Il faut dire aussi que Kazuki Sakuraba ne va pas jouer le faux suspense, éliminant quasiment tous les convives dans les trente premières pages. Les questions restantes seront plus prosaïques : comment s’échapper d’un navire qui coule ? Et surtout quel lièvre a survécu ?

Kazuki Sakuraba va nous conter une histoire dans l’histoire, celle de ces onze enfants condamnés pour le plaisir sadique de notables. Tout est fait pour nous attendrir sur le sort de ces enfants, nous donner envie de les aider et nous effrayer devant la torture psychologique et physique que vont leur imposer ces hommes... que l’on ne regrette plus d’avoir vu mourir quelques pages plus tôt. C’est certes un procédé éculé mais toujours aussi efficace. Surtout qu’il est assez aisé de faire jouer la corde sensible en utilisant des enfants. Et les dessins de Kazuki Sakuraba, toujours aussi impeccable, jouant avec divers procédés graphiques pour faire ressortir les émotions de ses personnages, nous attendrissent d’autant plus, désespérant à chaque nouveau décès parmi les onze lièvres.

Certes, cette aventure met moins en valeur les talents de Victorica, qui perd en même temps son côté ambigu de femme poupée. Mais d’un autre côté, revenir clairement sur un style plus proche de Sherlock Holmes ou d’Hercule Poirot est aussi très appréciable et permet de mieux apprécier l’oeuvre de Kazuki Sakuraba.


Gosick (T3)
- Scénario : Kazuki Sakuraba
- Dessin : Sakuya Amano
- Traducteur  : Julie Gerriet
- Éditeur : Soleil Manga
- Dépôt légal : 22 juin 2011
- Format : 128x182 mm
- Pagination : 196 pages
- Prix public : 7,95 €
- Numéro ISBN  : 2-30201-575-3


A lire sur la Yozone :
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©2008 SAKUYA AMANO © 2008 KAZUKI SAKURABA - HINATA TAKEDA / FUJIMISHOBO CO., LTD., TokyoS
© Edition Soleil Manga- Tous droits réservés



Frédéric Leray
21 juillet 2011




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