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Soixante-cinquième Case (La)
Philippe Vidal
La Clef d’Argent, KholekTh, nouvelles (France), fantastique, 129 pages, juillet 2011, 12 €

Des parties d’échecs qui brûlent les jours... Mais cela, au seul titre, vous vous en doutiez. Mais il y a dans ce livre une myriade de pépites, d’étincelles... De tentatives, de morceaux arrachés à quelque ailleurs...



Si c’est, on le comprend vite, “Infiniment pleurer”, entre autres, qui donne son nom au recueil, ce n’est pas cette histoire de parties d’échecs dévorantes qui a su le mieux capter mon attention.

Philippe Vidal fait montre de sa passion pour Borges, et les textes qui lui rendent hommage sont très beaux, assortis d’une dimension fantastique indéniable, instillée d’une petite phrase, d’un mot, d’une tournure qui vous retourne toute la nouvelle. Vidal aime à brouiller les pistes, que ce soit dans “Radio-réveil”, “Critique du sixième sens”, “Histoire d’à côté” ou l’ultime “Mort de Carlos Velasquez”. Ce sont là des textes sur lesquels on se torture les méninges passée la dernière ligne, avant d’hésiter à les relire, pour peser chaque mot, trouver la moindre piste manquée, échouer finalement. Mais réitérer le plaisir exigeant de chaque phrase.

Néanmoins, sans sombrer dans le léger, Philippe Vidal sait faire preuve de la même puissance stylistique pour des textes quasi humoristiques, comme “La présence de la Garde Nationale
dans les rues est préventive
” (qui, inspiré de faits réels, demeure grave), “Le jardin qui parle” (ou l’art d’une interview où l’on apprendra tout sauf ce de quoi on parle), la brève “L’omission” qui marque la victoire pathétique de l’Homme sur l’univers, le politicard “L’abolition des problèmes”, presque trop beau pour être vrai (hélas si, ou presque...)

Mais... Deux textes m’ont encore plus marqué : “Les enfants”, tristement cruel, et surtout “Les livres invisibles”, entre anticipation et SF, où dans un climat de guérilla envahissant la ville, un homme découvre un écrivain de livres invisibles : et c’est dans les vides de ses textes que se libère son imagination, seule échappatoire au conflit qui rugit au-dehors.

Au final, presque vingt textes dans ce petit volume qui ne laissera pas indemne. Certaines nouvelles peuvent même laisser franchement dubitatif, mais c’est quant au sens. Jamais la plume de l’auteur n’est prise en défaut, tout au plus regrettera-t-on parfois, dans cette brièveté pourtant appréciable, de ne pas avoir plus de temps pour entrer dans l’esprit et l’atmosphère qu’il tisse et brouille sous nos yeux.


Titre : La soixante-cinquième case (nouvelles)
Auteur : Philippe Vidal
Couverture : Sébastien Hayez
Éditeur : La Clef d’Argent
Collection : KholekTh
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 9
Pages : 129
Format (en cm) : 17,5 x 11 x 1
Dépôt légal : juillet 2011
ISBN : 17,5 x 11 x 1
Prix : 12 €



Nicolas Soffray
4 août 2011


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