Encore une corvée pour Tsukasa. Pour faire plaisir à son grand-père et surtout en tant que maître des sceaux, il accepte de représenter officiellement sa famille. Toutefois, plus qu’une visite de politesse, ce rendez-vous dans la demeure des Shirogane doit lui permettre de rencontrer l’héritière de cette grande famille, Michiru. Et ce n’est pas tellement la grande beauté de la demoiselle qui intrigue Tsukasa, mais la passion de la jeune femme pour les plantes des Enfers. Un énorme atout pour pouvoir séduire le maître des sceaux. Bon, Luna ne voit en elle qu’une intrigante qui risque de lui voler son frère tant aimé, et devoir rester à garder la boutique n’est pas du tout dans les plans de la jeune fille. Mais le jardin de Michiru recèle bien des secrets dont une terrible plante interdite en dehors des Enfers.
Laissez-moi d’abord pousser un cri de rage, de désespoir, de vieillesse ennemie... Bon, je m’égare, mais encore une fois, une série prometteuse s’arrête bien trop rapidement. Certes, Ichigo Shiraki était préparée à la fin rapide de sa série, n’ayant à aucun moment mis en scène un personnage destiné à devenir le « méchant » récurrent de « Diabolic Garden ». Toutefois, peut-être pour ne pas trop frustrer ses lecteur, la mangaka va finir son dernier tome par l’espoir illusoire que nous pourrions retrouver les protagonistes de son histoire pour de nouvelles aventures. Qui sait ?
En tout cas, sa série va s’achever avec l’héroïne qui avait permis d’introduire dans notre bibliothèque le salon de thé de Tsukasa : Kotone. Et malgré la présence des membres du groupe Dampire, les démons et le maître des sceaux n’auront pas leur place dans cette petite histoire. La mangaka va plutôt s’attaquer à ce style largement mis à l’honneur dans sa série : le gothique. Après les groupes de rock visual, elle nous entraîne dans le monde de la mode et de ses lunatiques créateurs. Isoyama est un mixte en Galliano et Jean-Paul Gaultier, une de ces créatures totalement décalées que la haute couture semble seule capable d’engendrer. Et ce personnage ne parait pas du tout caricatural, bien au contraire.
Bon, Ichigo Shiraki ne pouvait nous laisser sans un dernier tour dans le monde des plantes démoniaques. Mais cette fois, ce ne sera pas Tsukasa qui sera à l’honneur, mais une petite nouvelle, Michiru. Toutefois, plus qu’une « méchante », c’est plutôt une passionnée comme le maître des sceaux qui nous est présenté. Malheureusement pour elle, elle va être dépassée par sa propre création, une plante à la forme humanoïde, l’alraune. Et là, il faut avouer que la mangaka s’est vraiment surpassée pour le graphisme superbe de cette fleur particulière, rendant celle dont Tsukasa fera usage par la suite bien pâlichonne. Oui, l’atout de « Diabolic Garden » était pour beaucoup ce style graphique gothique, mais surtout de qualité qui devrait devenir très vite la marque d’Ichigo Shiraki.
Le salon Eden ferme donc ses portes, le jardin aux plantes diaboliques ne nous sera plus ouvert et cela est bien dommage. Mais espérons pouvoir lire bientôt la prochaine oeuvre d’Ichigo Shiraki.
Diabolic Garden (T3)
Auteur : Ichigo Shiraki
Traducteur : Fédoua Lamodière
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 210 pages
Date de parution : 26 mai 2011
Numéro ISBN : 978-2-35592-271-8
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Diabolic Garden (T1)
Diabolic Garden (T2)
© Ichigo Shiraki / SQUARE ENIX CO., LTD.
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