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Life (T18)
Keiko Suenobu
Kurokawa

Manami a perdu la raison ! En voyant débarquer Ayumu chez Katsumi, elle n’a qu’une idée en tête, mettre un terme à son supplice en supprimant la source de son malheur. Mais sa tentative pour étrangler sa rivale échoue. Qu’à cela ne tienne, une cuisine regorge d’armes, dont un très beau couteau à viande. Mais Ayumu ne veut plus se laisser faire, elle ne sera pas le sacrifice sur l’autel de cette folle à lier. Elle doit fuir et sa course l’emmène dans la chambre de Katsumi. A son tour de voir le destin se jouer l’elle et sa barricade ne tient pas devant la fureur de Manami. Ayumu est prête à se battre, Manami est prête à tuer... Et c’est dans ces instants de tension extrême que le moindre détail peut tout faire basculer...



Un détail, un livre tombé durant l’affrontement, s’ouvrant sur une scène d’horreur et soudain les certitudes de Manami s’écroulent. Pourquoi Katsumi a-t-il des photos d’Ayumu attachée nue ? Et pas seulement elle, une dizaine de ses amies se trouvent dans cet album. Si pour Ayumu, cette photo provoque le retour de souvenirs qu’elle aurait préféré définitivement oublier, pour Manami, son monde finit de s’écrouler. Il a menti, depuis le début il ment ! Et cette fois, le destin va prouver quel enfoiré il peut être. Car c’est un Katsumi sûr de lui qui déboule, insouciant dans cette chambre, qui fut un champ de bataille et qui va devenir l’autel de la vengeance. Ses belles paroles n’ont plus d’impact sur Manami qui va diriger sa soif de meurtre sur celui qui est la vrai source de son malheur...

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Mais où donc Kurokawa a pu mettre l’interdiction au moins de 12 ans ? Car ce tome 18 de « Life » est définitivement à ne pas mettre entre toutes les mains. Comme à son habitude, Keiko Suenobu va se montrer extrêmement avare en paroles, mais celles-ci n’ont pas lieu d’être. C’est à la folie de Manami qu’est dédié ce tome et à sa prise de conscience. Certes, elle arrive bien tard, mais elle n’en sera que plus violente. Keiko Suenobu est toujours aussi percutante avec des images très fortes, qui expriment merveilleusement bien les émotions de ses héroines.

Bon, le terme devrait plutôt être horriblement bien car c’est une scène digne d’un fim d’horreur que contient ce tome, celle où le psychopathe poursuit sa victime dans la maison vide, mais pas la version ridicule de « Scream », la version d’un « Halloween » de Rob Zombie. Et s’il n’y aura pas de mort (nous restons dans un shojo étrangement tout public), les blessures seront loin d’être légères. Et pas que physiquement parlant.

Et que Keiko Suenobu peut être perverse. Après avoir passé une dizaine de tomes à nous faire haïr Manami, à ne vouloir qu’une chose, la voir souffrir comme personne, elle va réussir à la rendre de nouveau sympathique. Car finalement, comment ne pas la voir elle aussi comme une victime de cet être abject qu’est Katsumi ? On avait presque oublié l’ordure qu’est ce garçon, utilisant les filles comme de vulgaires objets. Et là aussi, on en vient presque à regretter qu’il ne se soit pas pris un couteau dans les...

Bon, vous l’aurez compris, Keiko Suenobu a un don incroyable pour faire vibrer les diverses cordes sensibles de ses lecteurs, ramenant parfois à la surface nos pires sentiments pour des êtres humains... Sommes nous vraiment meilleurs que ses personnages ? Ne reflètent-ils pas ce que, avec un petit détail, un livre tombé, nous pourrions devenir ?

« Life » est définitivement le meilleur shojo socio-réaliste depuis bien des années !


Life (T18)
- Auteur : Keiko Suenobu
- Traducteur  : Olivier Sart
- Éditeur français : Kurokawa
- Date de Parution  : 12 mai 2011
- Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 176 pages
- Numérotation ISBN : 9782351425987
- Prix public : 6,50 €


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Frédéric Leray
4 juillet 2011




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