Les Janitores, le bras armé du Vatican
Avec “Le Janitor”, on visite le Vatican et on découvre les pouvoirs et les manipulations qui peuvent ou pourraient (fiction oblige !) s’y développer, nageant très souvent en eaux très troubles et dans des sphères où l’argent est roi et presque Dieu !
Les deux premiers albums (« L’Ange de Malte » et « Week-end à Davos » [1] expliquaient comment Vince était devenu Trias, un des Janitores du Vatican. Ils sont douze dans le monde (et non pas treize ou dix comme je l’ai pourtant lu sur des sites spécialisés en BD. Le symbole est pourtant tellement évident !), ils ne se connaissent pas et sont chargés de jouer les agents secrets pour l’église catholique. C’est le bras armé du Vatican et Vince en est le dernier appelé, en place du n°3, disparu tragiquement. S’il a réussi à déjouer les plans de terroristes « financiers » infiltrés lors du sommet de Davos, Vince a aussi mis en évidence une société secrète, le Nouveau Temple, hydre malfaisante infiltrée au plus haut niveau de l’institution religieuse. Avec « Les revenants de Porto Cervo », Vince, agent un peu en mode James Bond, est chargé de l’enquête sur les ramifications du Nouveau Temple et va également être confronté à de nombreux fantômes du passé.
« Les Morsures du passé »
Elles prennent la forme d’anciens nazis qui sont pourchassés et éliminés par des rescapés des camps de concentration, mais aussi celle d’un problème encore plus personnel à régler pour Vince puisqu’il voit réapparaître un frère jumeau qu’il croyait mort. Toutes ces pistes scénaristiques convergent évidemment vers le Nouveau Temple et Vince de se retrouver avec un ennemi intime, un procédé scénaristique certes pas des plus originaux, mais qui permet au lecteur de pénétrer un peu plus dans l’énigmatique passé du Janitor, lui-même cherchant à clarifier les nombreuses zones d’ombre qui entourent sa naissance. On peut regretter quelques grosses ficelles aussi usées que ces nazis bien âgés et une couverture plutôt ratée, mais on se laisse entraîner par cette redoutable efficacité à créer du mystère autour d’un personnage qui nous est vite devenu très attachant.
Beaucoup de choses se bousculent dans ce quatrième album, sur un rythme infernal que Boucq assimile à merveille, nous donnant quelques planches tout-à-fait sidérantes. Du grand art, dans un style différent de ses précédents travaux, avec toujours ce sens magistral de la mise en scène, sur une série où il rejoint Yves Sente au scénario, le duo s’avérant très complémentaire pour co-écrire les mystères d’un titre aujourd’hui installé parmi les très bonnes BD d’action.
Si « Le Janitor » ne renouvelle pas spécialement le genre, s’emparant de multiples thématiques déjà bien fatiguées, sa lecture est un bon divertissement dont la principale qualité est d’avoir créé un héros dont les lecteurs voudront percer les mystérieuses origines.
« Le Janitor » est une très bonne série grand public qui vous obligera à entrer en religion !
(1) Ces deux premiers albums sont reparus dans une offre groupée sous fourreau au prix imbattable de 13,95 €. A voir si encore disponible, c’est vraiment une très belle occasion de découvrir la série à moindre coût.
A lire sur la Yozone :
Le Janitor (T3) Les revenants de Porto Cervo
(T4) Les Morsures du passé
Série : Le Janitor
Scénario : Yves Sente
Dessin : François Boucq
Couleurs : François Boucq
Éditeur : Dargaud
Dépôt légal : 4 février 2011
Pagination : 56 pages couleurs
ISBN : 9782505009832
Prix public : 13,50 €
Ilustrations © François Boucq et Dargaud (2011)