Genre : Drame
Durée : 1h49
Avec Dennis Quaid (Dan Foreman), Topher Grace (Carter Duryea), Scarlett Johansson (Alex Foreman), Marg Helgenberger (Ann Foreman), Malcom McDowell (Teddy K.)
A 52 ans, Dan Foreman a tout pour être heureux : sa femme est enceinte, leurs deux filles s’épanouissent et il réussit dans son travail au magazine Sports America. Son quotidien s’écroule lorsque le journal est racheté par une société capitaliste. Il se voit rétrogradé et un jeune homme deux fois plus jeune que lui prend sa place. Forcé de licencier et de redynamiser l’équipe, Carter Duryea doit prouver ses capacités de meneur. Mal à l’aise dans ce monde qu’il ne connaît pas, le golden boy doit faire avec la perplexité de Dan, l’échec de son mariage et son attirance pour Alex, la fille de Dan.
En bonne compagnie n’est pas qu’une simple comédie dramatique. C’est un film sur la sagesse qui blâme l’inexpérience désinvolte des plus jeunes. Corrompus par la société capitaliste et matérialiste, les jeunes Golden Boys font l’impasse sur le bonheur simple, que le cinéaste impose ici comme le nid familial. En bonne compagnie traite de la vie et du passage de l’adolescence à l’âge adulte.
Topher Grace, révélé par la série That 70’s Show et Traffic, s’impose réellement dans ce rôle. Un peu empoté derrière son masque de jeune cadre aux dents longues, Carter vit dans le mensonge, l’illusion et le confort de vie. Lorsque sa vie bascule irrémédiablement, il se tourne vers la fille de Dan, Alex, avec qui il a une relation saine, loin des chichis auxquels il était habitué lors de son mariage. Il trouve en Dan un père et se crée un noyau familial. Cette famille lui donne des repères qu’il n’a pas connu et dont il se nourrit pour faire le point sur son existence et se remettre en question.
La mise en scène est inspirée et impeccable. Les décors sont des éléments clefs et révélateurs des personnalités. La maison de Dan renferme un mobilier tout en bois, confortable et douillet, tandis que celle de Carter est moderne, froide et vide. Encore plus flagrant, Dan conduit un break et Carter une Porsche. L’opposition est une thématique très forte du film. L’un est expérimenté et sage mais il semble avoir fait son temps pour une société qui privilégie la jeunesse, incarnée par Carter.
En bonne compagnie n’est pas un film sur le manichéisme. D’ailleurs, c’est un autre personnage qui incarne un homme prêt à tout pour gravir les échelons, sans éprouver le moindre remords. Même s’il évite les clichés, le film renferme des personnages types pour mettre en relief la satire de la société moderne et du mythe, toujours présent, de l’American Way Of Life.
En bonne compagnie est une leçon de vie, un film sur l’humilité, qui remet à sa place les idéaux futiles du capitalisme et du matérialisme. Une nouvelle fois, Scarlett Johansson est éblouissante et incarne à la perfection la candeur réaliste. Quant à Dennis Quaid, traité de dinosaure pendant la majeure partie du temps, il démontre à tous qu’il a encore de bien belles années d’acteur devant lui.
Céline Bouillaud
FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Paul Weitz
Scénario : Paul Weitz
Producteurs : Chris Weitz ; Kerry Kohansky ; Paul Weitz
Producteurs exécutif : Andrew Miano ; Rodney M. Liber
Compositeur : Stephen Trask
Directeur de la photographie : Remi Adefarasin
Chef décorateur : William Arnold
Chef monteur : Myron I. Kerstein
Production : Universal Pictures, U.S.A. ; Depth of Field, U.S.A.
Distribution : Universal Pictures, U.S.A. ; Pathé Distribution, France