Enfin le quatrième volume de la série. L’avant dernier.
Je ne suis pas amateur des décors montagneux. C’est le moins que l’on puisse dire. En général, les histoires concernant ces grandes étendues blanches m’ennuient... surtout si l’on y parle d’alpinisme. Et pourtant, je dois admettre que je savoure chaque planche de ce manga.
Le soir, c’est toujours à contre cœur que je me résous, raisonnable, à fermer ce livre pour enfin dormir. A l’inverse, le lendemain, j’ai hâte de rentrer du boulot pour découvrir la suite des aventures de Fukamachi.
Et oui, je l’avoue, je suis devenu addict. Mais qui ne le serait pas ?
N’importe qui, à la fin de la lecture de ce tome, veut courir chez Décathlon acheter un baudrier, deux piolets et quelques mousquetons… juste pour le week-end. Après tout, l’Everest n’est pas si loin !
Preuve de cette reconnaissance du public, Jiro Taniguchi a obtenu en 2010 le Grand Prix « Maître de la bande dessinée » au festival de Lucques, en Italie (« Lucca Comics and Games » en VO).
Après avoir échappé au dernier bandit à la recherche de l’appareil photo, le photographe Fukamachi rejoint le camp de base au pied de l’Everest. Son but : intercepter Habu Jôji dès son arrivée et prendre part à son périple.
Il profite de cette période d’attente pour s’acclimater et améliorer ses facultés d’ascension. Sa volonté est claire : il doit être en pleine capacité de ses moyens pour suivre l’ascension phénoménale de Habu et être le témoin de son exploit.
Finalement, le jour J se présente. Fukamachi croise le chemin de Habu en route vers la cime de l’Everest. Habu compte réaliser son ascension en suivant par la face Sud-ouest en solitaire, en hivernal et sans oxygène. Des quatre alpinistes à avoir foulé le sommet en passant par cette voie, aucun n’est jamais revenu.
Habu finit par accepter la présence de Fukamachi. Mais le contrat est simple : c’est chacun pour soi. Aucune aide, aucun secours mutuel. Les deux hommes devront se suivre à distance raisonnable et ne jamais interférer dans l’ascension de l’autre. Pas même au bivouac.
Même si on en apprend un peu plus sur l’origine du mystérieux appareil photo, les chapitres 28 à 36 de la série laissent une grande place à l’ascension. Tous les sujets y sont traités, l’exploit sportif, le danger omniprésent, le mental d’acier des alpinistes, les états d’âmes des héros, leurs pensées, leurs sentiments…

Une telle ascension est à la fois une épreuve physique extraordinaire, voire suicidaire, et une véritable aventure intérieure. Tous ces aspects sont présentés. D’ailleurs, comme d’habitude, ce volume se conclut par un texte de Baku Yumemakura, l’auteur du roman d’origine, et Jiro Taniguchi qui a adapté ce best-seller nippon en manga. Concernant son œuvre, Baku Yumemakura précise : « J’ai tout écrit. Il ne reste rien. »
Nos deux héros arriveront-ils à leur fin ?
Dès ce quatrième volume, les difficultés sont de taille (mais je ne vous en dirais pas plus !). Est-ce que, malgré ces ralentissements, Habu sera en mesure d’entrer dans l’histoire de l’Everest ?
La réédition du tome 5, conclusion de la saga, devrait sortir en 2011.
A lire sur la Yozone :
Le Sommet des Dieux T1 et T2
Le Sommet des Dieux T3
Le Sommet des Dieux (T4)
Scénario : Baku Yumemakura
Dessin : Jirô Taniguchi
Editeur : Mangakana
Collection : Made In
Dépôt légal : 6 mai 2011
Format : 163 x 232 mm
Pagination : 311 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-505-00771-5
Prix Public TTC France : 18,00 €
Illustrations © Taniguchi et Mangakana (2011)