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Samurai (T6) Shobei
Di Giorgio, Genêt et Rieu
Soleil

Comment Takeo a-t-il pu se retrouver comme champion de ce village perdu sur une île ? Il n’était venu que pour retrouver son frère, mais celui qui allait lui faire face avait perdu tout souvenir. Takeo repartait à zéro pour découvrir ses origines. Toutefois, avant cela, il doit livrer ce duel face au champion du seigneur Nobunaga. Et c’est un bretteur de légende, un homme n’ayant pas peur de la mort, Shobei. Les règles sont simples, les deux hommes s’affrontent avec des katanas de bois et celui qui marquera le plus de touches dans le temps imparti remportera la manche, et celui qui remportera deux manches sera déclaré vainqueur. Toutefois, le premier duel sera à l’avantage du sombre Shobei.



Décidément, ce noble Nobunaga est un être abject, et la jeune princesse Terumi est lasse de n’être qu’un objet sexuel pour ce porc. Mais cette île recèle une arme qu’une jeune femme, un peu instruite dans les sciences médicinales et l’utilisation des herbes, peut utiliser à bon escient. Il suffirait d’une simple infusion pour que la victime ne se remette pas de cette décoction. Mais déjà, le deuxième jour du tournoi s’annonce et Takeo n’a pas de choix, il doit battre Shobei pour donner une chance aux villageois d’échapper pour cette année à cet impôt scandaleux que leur impose Nobunaga. D’un autre côté, les hommes du seigneur sont prêts à toutes les traîtrises pour faire gagner leur champion, ce qui est loin d’être bien vu par un homme d’honneur comme Shobei.

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Sixième tome de la série « Samurai » qui vient clore la deuxième saison. Un tome dédié au duel entre Shobei et Takeo. Un duel que Jean-François Di Giorgio a voulu extrêmement réaliste. Oubliez les combats durant tout un album, totalement aberrants. Ici, ce seront des touches extrêmement rapides, chaque assaut est quasiment gagnant car deux bretteurs d’un tel niveau portent des coups mortels à chaque attaque. La mise en scène de ce combat est purement sompteuse, Frédéric Genêt parvenant à saisir avec finesse chaque moment, chaque coup, sa mise en images est un pur ballet de sabres.

Derrière ce duel fabuleux, Di Giorgio nous conte deux histoires. D’abord celle d’une vengeance, celle de Terumi qui va semer le vent de la colère. Ou plutôt, la contagion par une mystérieuse maladie. Le scénariste réserve la pire des fins à ce Nobunaga qu’il nous a fait haïr sans trop de difficulté. Et il faut avouer que c’est un tournant assez surprenant que le scénariste nous offre en plein milieu d’album. Il nous montre surtout que, même avec un récit apparemment assez classique, il est capable d’apporter une petite touche d’imprévu. La seconde histoire est évidemment la fin dans l’honneur de Shobei. Le samouraï va suivre la voie du bushido jusqu’au bout et il va choisir le meilleur des adversaires pour partir en beauté.

Beauté est le bon terme pour symboliser l’oeuvre de Genêt, des dessins toujours soutenus par le magnifique travail de colorisation de Delphine Rieu, devenue véritablement une référence dans ce travail parfois ingrat car votre nom est rarement en couverture et oui, Delphine Rieu mérite de voir son nom à côté de Genêt, dont les crayonnés sont tout aussi remarquables.

« Samurai » finit donc ce deuxième cycle sur une relance de l’aventure de Takeo. Et retrouver ce trio d’artistes dans un tome 7 sera évidemment un plaisir exquis.


(T6) Shobei
- Série : Samurai
- Scénario  : Jean-François Di Giorgio
- Dessin : Frédéric Genêt
- Couleurs : Delphine Rieu
- Éditeur : Soleil
- Dépôt légal : 1er décembre 2010
- Pagination : 48 pages couleurs
- Prix public : 13,50 €
- Numéro ISBN : 2-30201-284-4


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Frédéric Leray
10 juin 2011




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