La mission
Kai n’est pas très apprécié par ses camarades, en particulier Shen-Long. Celui-ci est très fier d’être psy et méprise les humains normaux qui ne pensent qu’à torturer ceux qui sont différents. Il n’a que peu d’estime pour Kai, un psy qu’il considère sans véritable pouvoir. Alors quand ils sont envoyés en mission, leur comportement diffère totalement. Alors que Kai tente de préserver la vie humaine, Shen-Long massacre tous ceux qui s’opposent à eux, ces membres d’une organisation anti-gouvernementale. Et devant la mort d’un des leurs, les deux garçons vont toutefois laisser libre court à leur violence et leur art de tuer. Toutefois, Kai sera touché par une explosion et laissé sur le champ de bataille.
Asuka
Kai se réveille, recueilli par une charmante jeune fille du nom d’Asuka. Mais il est aussi sous la surveillance de Yuki. Ce dernier s’est vu confier par un étrange groupuscule la mission de retrouver le sacrement de Carvaria, le véritable objectif d’Ashurum. Que peut bien être ce serment ? Yuki n’en sait fichtre rien mais son prisonnier a surement une des clés de l’énigme. Pour Kai, c’est la découverte de l’envers du décor, de ce que subissent réellement les humains. Si le garçon ne peut croire au massacre généré par la firme toutefois, quand un cyborg vient le chercher en tuant tout témoin, ses doutes s’envolent.
Les mutants version nippone
Le conflit entre humains et mutants a été étudié dans tous les sens par les scénaristes des studios Marvel à travers les multiples séries dérivées de la série emblématique : Les X-Men. C’est donc très intéressant de voir comment les nippons voient l’évolution de l’homme en homo superior. Satol Yuiga nous donne ici sa propre version, sous fond de suprématie des industries sur les nations. Sa vision des mutants est réduite au développement de capacités mentales hors normes. Nous sommes loin des mutations physiques à la Marvel. Mais la réaction attribuée aux humains est identique : méfiance, harcèlement.
L’autre vision intéressante est la prise du pouvoir par les grandes firmes, en particulier les industries pharmaceutiques. Pour eux, les mutants sont des cobayes comme Kai et sa soeur, transformés en machines à tuer, exploitant leur pouvoir de la pire des facons. Le monde créé par Satol Yuiga est sinistre, sarcastique et déniant tout respect de la vie humaine. Un monde parfaitement mis en scène par la mangaka qui réussit à rendre presque réaliste cet univers qui pourrait ne pas être si loin de nous.
Graphiquement, « E’S » fait partie des bons shonen, exploitant entièrement chaque case, ne délaissant pas les décors, même s’ils n’ont rien de véritablement exceptionnels. Les combats sont d’une grande violence, atteignant parfois les limites du gore. En tout cas, un grand soin est donné aux personnages très lisibles, ne posant aucun problème de reconnaissance. Les affrontements sont aussi bien mis en images, en mouvement et parfaitement compréhensibles.
« E’S » s’annonce donc comme une série fantastique à suivre de près, pour voir comment sera déroulé le scénario et quelles seront les voies prises par Satol Yuiga.
E’S (T1 et 2)
Auteur : Satol Yuiga
Traducteur : Sylvain Chollet
Éditeur français : Pika
Collection : Shonen
Format : 120 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages
Date de parution : 6 octobre et 1er décembre 2010
Numéro IBSN : 978-2-8116-0357-1 ; 978-2-8116-0392-2
Prix : 6,95 €
© Edition Pika - Tous droits réservés