L’héritier
Que signifient donc ces lettres que reçoit Kujyo, contenant une perle ? Goto est intrigué et surtout inquiet pour celle dont il a eu un véritable coup de foudre. Mais avoir une relation avec sa partenaire de travail n’est pas non plus très sain, surtout pour un flic. Et quand un corps comportant des perles cousues dans des blessures est retrouvé, l’inquiétude monte d’un cran car tout semble ramener Kujyo à celui qui l’a agressée quand elle était enfant. Sera-t-elle capable de mener l’enquête ? En tout cas, Goto sera là pour la protéger.
Des affaires qui marquent
Kujyo pourrait s’intéresser à des affaires plutôt classiques, mais elle possède un don, un peu comme un profiler, elle est capable de se mettre dans la peau des pires psychopathes. Mais quand les victimes sont des enfants, l’empathie atteint un niveau qui ne rassure pas Goto. Il craint que sa partenaire soit de nouveau incapable de réagir face au tueur. Et pourtant, elle semble avoir pris sur elle. Et que dire de leur collègue retrouvée suicidée ? Cette fois, Kujyo va sortir des sentiers battus et faire appel à une légiste tout aussi barge qu’elle, le docteur Hirasaka.
Un shojo policier sortant de l’ordinaire
Yuri Hasebe est une mangaka qui aime les défis. Parce qu’elle avait envie d’écrire une histoire policière avec une belle femme comme héroïne et un beau garçon à ses côtés, elle nous crée une série entre le seinen et le shojo. Car son scénario de base est des plus glauques. Elle nous crée un personnage de Kujyo entre Clarice Starling et Hannibal Lecter du « Silence des Agneaux » : la tenacité et le professionnalisme de Starling, la folie et une violence qui pourrait se rapprocher de Lecter. Certes, elle ne passe à aucun moment du mauvais côté de la barrière mais c’est parfois limite.
Nous sommes donc entre un policier et une histoire d’amour limite sado-maso entre Kujyo et Goto. Les réactions très violentes sur le jeune homme sont parfois stupéfiantes mais montrent surtout l’attention que la mangaka à donner à bien développer ses personnages. Les enquêtes sont assez courtes, mais bien menées, ne donnant à aucun moment l’impression d’être bâclée. Certes, Kujyo a le don pour trouver du premier coup le bon coupable, mais c’est aussi un don que lui attribue clairement la mangaka et il est normal qu’elle justifie la réputation de la demoiselle. Les relations entre Kujyo et les hommes sont très complexes et Yuri Hasebe prend beaucoup de temps pour nous les détailler. Incroyable ce que cette auteure peut faire passer de messages importants pour la série dans un manga de taille classique.
Le dessin est aussi classique du shojo pour les personnages : grands, filiformes, avec des bras qui semblent démesurés comme dans les 3/4 des shojos. Mais là où la mangaka surprend, c’est sur les planches de scènes de crimes. Elle n’hésite pas à rendre réaliste les corps des victimes et peut être parfois à la limite du gore comme dans une scène de la deuxième affaire où les boyaux s’étalent au grand jour. C’est ce contraste qui étonne et rend ce manga peu banal, et donc très intéressant dans son dessin.
« Love X Mission » est un surprenant manga policier où se mêle une histoire d’amour, elle aussi sortant de l’ordinaire. Une série intrigante qui mérite le coup d’oeil.
Love X Mission (T1 et 2)
Auteur : Yuri Hasebe
Traducteur : Julie Gerriet
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Shojo
Dépôt légal : 27 octobre 2010 et 19 janvier 2011
Format : 114x172 mm
Pagination : 192 pages
Prix public : 6,95 €
Numéro ISBN : 2-30201-276-9 ; 2-30201-372-8
9to5 LOVE X MISSION © Yuri HASEBE / Shogakukan Inc.
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