Il y a des jours où on se demande pourquoi on s’est levé... Bon, quand on baigne dans une inodation de pisse démoniaque, ça se comprend, mais là n’est pas la question. Devenir le tuteur du diable était bien la dernière chose à laquelle s’attendait Oga et le mioche ne veut plus se séparer de lui, sous peine de le frire à coup de décharges électriques. Pire sale caractère, on ne trouve pas ! Bon, au moins Oga peut se défouler sur ses petits camarades de classe. Péter le dentier d’une dizaine de mecs, y a pas mieux pour se sentir bien. Sauf que ça fait aussi plaisir à Bub, car plus Oga est diabolique, plus leur lien se fortifie.

Vous l’aurez compris, « Beelzebub » est un giga délire, signé Ryuhei Tamura. D’abord assistant de Toshiaki Iwashiro sur « Psyren », c’est en discutant tranquillement avec son mentor que Ryuhei Tamura lance l’idée de ce manga et un peu comme son héros, Oga, le voila parachuté papa d’une série par son responsable éditorial. Et partant d’une forme de blague entre mangakas, il fallait donc s’attendre à tout sauf du sérieux.
Quoique quand je dis cela, c’est pour qualifier le ton de la série, car si on peut décrire « Beelzebub » comme un grand délire à se faire sauter les plombages des zygomatiques, c’est surtout une série bien ficelée et très intelligente dans son humour. En fait, nous partons d’un synopsis de film d’horreur, un ado devient le père adoptif du diable, pour tourner au manga de baston humoristique. Car le héros n’est ni un gentil ni un méchant, juste un mec qui n’aime pas qu’on l’emmerde. Affublez-le d’une nounou démoniaque aux gros seins et vous obtenez le couple idéal pour élever un démon.
Bien sûr, chaque chapitre est l’occasion de mettre Oga dans une situation pas possible, devant trimbaler le mouflet partout sous peine de finir frit. Un mouflet très mignon d’ailleurs, n’ayant aucun signe permettant de deviner sa nature diabolique. En fait, tout est décalé dans ce manga, le rendant irrésistible par sa construction bien sentie.
Graphiquement, Ryuhei Tamura a su se donner un style vraiment reconnaissable par le dessin de ses personnages, ce qui est très important pour pouvoir sortir du lot. Et évidemment, personne ne ressemble à un démon : Bub est un beau bébé joufflu, Hilda une lolita gothique trash et Oga une brute épaisse... Pour le moment, les combats sont plutôt expéditifs, mais cela devrait se corser avec le temps, sans compter les pouvoirs démoniaques de Bub qui se révèlent peu à peu.
Si « Beelzebub » est devenu un hit au Japon, ce n’est pas un hasard. Avec une histoire originale et un humour décapant, cette série est faite pour prendre d’assaut le sommet des ventes.
Beelzebub (T1)
Auteur : Ryuhei Tamura
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen
Format : 112x170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 14 avril 2011
Numéro ISBN : 978-2-82030-068-3
Prix : 6,50 €
BEELZEBUB © 2008 by Ryuhei Tamura / SHUEISHA Inc.
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