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Cités de Lumière (Les), tome 3 : La Saison de la Guerre
Daniel Abraham
Fleuve Noir, SF/Fantasy, Rendez-Vous Ailleurs, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy, 444 pages, mars 2011, 23€

Le général Balasar Gice ne peut accepter que la Galt soit sous la menace des cités du Khaiem ; d’ailleurs, il croit fermement avoir trouvé le moyen d’éradiquer les andats. Et pour que ce soit définitif, il décide son pays de mener une campagne militaire sur le Khaiem, afin de tuer tous les poètes et brûler tous les livres qui permettraient à nouveau de contraindre une idée.
Otah Machi règne sur la ville la plus au Nord de cette contrée honnie par le général. Il sait que les andats ne sont pas la solution à tous les problèmes et qu’entraîner des troupes est un moyen plus sûr d’assurer sa défense.
Mais cette solution n’est pas du goût de tout le monde. Pourtant l’avenir va lui donner raison…



Dans ce troisième tome de la tétralogie Les Cités de Lumière, Daniel Abraham surprend en remettant son postulat (les idées devenant réalité sous forme d’andats) en cause.
Les cités du Khaiem dépendent justement de ce pouvoir, aussi bien en termes de sécurité que d’économie. La Galt lorgne d’un mauvais œil cette magie qui l’a déjà une fois détruite. Dans « La Saison de l’Ombre » et « La Saison des Traîtres », l’auteur mettait en scène leurs manigances pour saper l’influence des poètes, les maîtres de ces pensées incarnées.
Heureusement, Otah Machi et Maati, entre autres, leur avaient évité les retombées de ces tentatives secrètes, plus ou moins couronnées de succès.

Le général galtien sait que le Khaiem se croit intouchable à cause de la présence des andats. De ce fait, pas d’armées en face, pas d’avancées technologiques pouvant le contrer.
Jusqu’ici, Daniel Abraham nous a bien exposé la situation et il prend un malin plaisir à la saborder en imaginant la fuite des andats et les poètes abasourdis par cette perte.

Le cycle prend alors une autre dimension, l’action arrive au premier plan lorsque les armées galtiennes s’attaquent aux cités du Khaiem.
Seul Otah, Khai de Machi depuis quatorze années, réagit. Il sait que s’appuyer uniquement sur les andats est une aberration. En effet, ils sont toujours plus difficiles à contraindre et les conserver n’est pas une sinécure. Mais c’est le seul à s’être projeté dans un avenir sans leur présence.

Comme Machi est la ville la plus lointaine dans l’avancée des conquérants, c’est lui qui a le plus le temps de se préparer à cette invasion. Là, Daniel Abraham joue sans cesse avec le lecteur, qui se fera souvent de fausses idées sur le sort des actions d’Otah.

Il est finalement amusant de voir que la seule issue à ce conflit, entrevue par Otah et les autres à ses côtés, repose sur l’invocation d’un nouvel andat. Otah sait que ce n’est pas une solution, le général Balasar Gice craint justement que cela n’arrive à nouveau, alors une véritable course contre la montre se joue entre les deux camps.
Jusqu’au bout le suspense règnera…

Daniel Abraham mène parfaitement le récit et ses diverses ramifications. Les surprises sont nombreuses et, malgré l’entrée en jeu de l’action, la psychologie n’a pas été abandonnée.
D’ailleurs Liat Chokavi, une des personnages de « La Saison de l’Ombre » se situant 28 ans avant la présente histoire, refait son apparition avec son fils, remettant bien des choses en question.
Et le général dispose d’un atout majeur dans sa manche, mais il préfère suivre sa voie, plutôt que celle de l’ennemi en usant de ses armes. Balasar Gice est bien décrit, l’épaisseur que lui donne l’écrivain en fait plus qu’un simple adversaire que le lecteur prendrait d’emblée en grippe.

Même si « La Saison de la Guerre » se rapproche plus de ce que la fantasy nous a habitués à lire, la patte Daniel Abraham, tout en subtilité, change la donne. Sous sa plume, la fantasy devient hautement recommandable, car elle parvient encore à nous étonner.

Quant on voit dans quel état les deux nations sont laissées à la fin du roman, on ne peut que ronger son frein en attendant de découvrir les nouveaux développements imaginés par l’auteur dans l’ultime volet des Cités de Lumière.


Titre : La Saison de la Guerre (The Autumn War, 2008)
Série : Les Cités de Lumière (Book Three of The Long Price Quartet)
Auteur : Daniel Abraham
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Alexandra Maillard
Couverture : Larry Rostant
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : SF/Fantasy Rendez-Vous Ailleurs
Directrice de collection : Bénédicte Lombardo
Site Internet : Roman (site éditeur) ; Blog de la collection
Pages : 444
Format (en cm) : 24 x 15,5
Dépôt légal : mars 2011
ISBN : 978-2-265-09030-9
Prix : 23 €



Les autres chroniques des Cités de Lumière :
- T1 : « La saison de l’Ombre »
- T2 : « La Saison des Traîtres »


François Schnebelen
2 mai 2011


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