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Delirium
Lauren Oliver
Hachette, Blackmoon, traduit de l’anglais (États-Unis), Fiction utopique, 452 pages, Janvier 2011, 18€

Léna est la jeune fille parfaite.
Dans un monde hypercontrôlé, elle évite même de penser à ce qui est interdit et attend avec impatience de pouvoir subir l’opération qui la fera définitivement rentrer dans le moule.
Mais la découverte de la double vie de sa meilleure amie, et sa rencontre avec un jeune homme vivant hors de cette société va chambouler son univers et menacer son avenir.



« Delirium », c’est un monde parfait : ni haine, ni violence, ni jalousie. Pas d’envies, pas de larmes, pas de joies non plus, ni bonheur, ni amour. Sans sentiments. Ils appellent cela le remède, le bonheur, la sécurité.

Léna habite Portland aux Etats-Unis, bien à l’abri derrière la Frontière, et derrière les règles qui régissent sa vie.
Car Léna est une Vulnérable, elle subira le Protocole qui l’immunisera dans seulement quelques semaines. Et Léna a hâte d’être immunisée pour oublier la honte et l’abandon. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’Alex, un Invalide, un individu non répertorié, non traité, dangereux, contagieux.

Grâce à lui, Léna va ouvrir les yeux sur son monde, l’avenir qu’on lui promet et le besoin de vivre sa vie. Des réflexions qui sont jugées dangereuses surtout quand Léna se révolte, refuse le Protocole et planifie de s’enfuir avec Alex de l’autre côté de la Frontière, dans la Nature.

Lauren Oliver dépeint une société d’abord idéale où toute violence et toute jalousie ont été éradiquées à l’aide d’une opération chirurgicale subie par tous lors de son 18ème anniversaire. Avant cette date fatidique, garçons et filles se voient à peine car ce que redoute cette société plus que tout, c’est l’amour, et c’est ce qu’elle cherche avant tout à éradiquer. Outre une vie passée sous une cloche, le prix à payer est la peur : de l’autorité, de la différence, des sentiments, de la vie. La répression y est violente, la tolérance minimaliste, les contrôles constants.

Critique acerbe d’une société policée et finalement déshumanisée, Lauren Oliver prône la différence et la force de vie dans un récit parfois oppressant , avec une héroïne d’une naïveté et d’une pudeur touchante, et un jeune garçon héroïque, amoureux et tendre, pourtant violemment ancré dans sa réalité.

Parcouru de nombreuses références à « Roméo et Juliette », à des dictons populaires mais aussi à bon nombre de poètes romantiques, « Delirium » est un livre tendre, mais violent, sans concession sur les dérives du contrôle exacerbé de la société et de toutes les émotions, mais aussi sur l’indifférence générale qui règne finalement dans la société actuelle. Il n’est pas sans rappeler le film « Equilibrium »

Quelques petites coquilles, fautes d’orthographes ou de syntaxe, mais à part ça, le style est sans reproche, l’écriture fluide et rapide, le récit prenant.

Edifiant et superbe, il ravira les adultes jeunes et moins jeunes.


Titre : Delirium (2011)
Auteur : Lauren Oliver
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Alice Delarbre
Couverture : Gustavo Marx
Éditeur : Hachette
Collection : Blackmoon
Pages : 451
Format (en cm) : 13,5 x 21,5 x 2,7
Dépôt légal : janvier 2011
ISBN : 9782012021266
Prix : 18,00 €



Emmanuelle Mounier
15 avril 2011


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