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Blade n°194 : Ce Monde ne Suffit pas
Jeffrey Lord (adapté par Patrick Eris)
Éditions Gérard de Villiers, coll. Blade, roman (France), science-fiction, 215 pages, septembre 2010, 6,10€

Le nouveau premier ministre britannique trouve le Projet DX trop coûteux pour ses maigres résultats. Malgré les efforts de J, il décide de clore cette section du MI6.
C’est ainsi que les ordinateurs de Lord Leighton sont éteints, sans aucune considération du fait que l’agent Richard Blade est parti dans une autre dimension et risque d’y rester prisonnier.
De plus, depuis son entrevue avec le pensionnaire du 10 Downing Street, J a disparu et demeure introuvable.



Clin d’œil au James Bond de “Le Monde ne Suffit pas”, le titre nous rappelle que Richard Blade est aussi espion de Sa Majesté et a le permis de tuer.

Et là, il est abandonné par les décideurs. Mais pas à l’ennemi, non, il est délaissé dans un monde étranger, inaccessible normalement à tout autre que l’alterdimensionnaute.
Il arrive en dimension X en plein jeux du cirque et il est obligé de lutter pour sa survie. Il ne comprend pas la finalité de son transfert, d’autant que les jours se suivent et se ressemblent avec des combats contre des gladiateurs de toutes espèces.
Pourquoi reste-t-il ici et n’est-il pas rappelé ? Difficile pour lui d’imaginer qu’il a été sacrifié sur l’autel de la sacro-sainte rentabilité.

Même sa mort ne le sortira pas de ce piège sournois, elle l’amènera juste ailleurs. Et toujours la mystérieuse déesse de Jade hantera les nuits de Richard Blade qui voit le temps passer, sans espoir de retour…

Pour Patrick Eris, l’auteur de ce roman, c’est l’occasion de promener l’alterdimensionnaute dans la vastitude des plans de réalité et de le confronter à différentes situations. Avec les jeux du cirque du début, il nous plonge d’emblée dans l’action où la force et la science du combat de Blade font merveille, sans qu’il y prenne pourtant plaisir.
La fin nous livre un Richard Blade transformé en protecteur d’un petit village de paysans, voyant les jours défiler et ses cheveux grisonner.
Lui dont les voyages du Projet DX l’affranchissaient du temps en subit à présent les effets dévastateurs. Il devient un humain comme les autres.

D’ailleurs, il en profite pour écrire ses mémoires. Ce ne sont pas moins de deux cents aventures qu’il va coucher sur papier. « 200 ? », me direz-vous, alors que « Ce Monde ne Suffit pas » porte le numéro 194. Mystère… ou peut-être référence à ce nombre magique qui se profile pour la série.

Même si l’histoire par elle-même est dans l’ensemble pas trop mal, il faut reconnaître que ce n’est pas de la grande littérature, que ce livre semble écrit plutôt vite avec des phrases qui auraient pu être mieux tournées, des répétitions évitées…
Les amoureux de la langue de Molière aux exigences élevées risquent vite de tomber des nues et d’abandonner rapidement.

Mais là n’est pas l’important, pourrait-on dire.
En effet, lire Blade c’est déjà savoir un peu à quoi s’attendre et ne pas être surpris par les canons du cycle (les voyages entre dimensions, l’apprentissage ultra-rapide des langues étrangères par notre héros, les femmes lui tombant dans les bras...). L’écriture passe au second plan, le lecteur en oublie les défauts pour s’immerger dans les aventures de Richard Blade.
Finalement, l’effet recherché n’est autre que l’évasion sans se casser la tête et là, on n’est pas lésé.

Les nostalgiques de la collection Anticipation du Fleuve Noir, notamment des ouvrages de Jean-Pierre Garen avec Mark Stone (Service de Surveillance de Planètes Primitives), seront nombreux à trouver leur bonheur dans Blade.

Et sinon, ça se lit vite, ne demande pas d’effort et peut donc parfaitement distraire le temps d’un voyage.


Titre : Ce Monde ne Suffit pas
Auteur : Jeffrey Lord (adapté de l’américain par Patrick Eris)
Couverture : Nemo
Éditeur : Gérard de Villiers
Collection : Blade
Numéro dans la collection : 194
Pages : 215
Site Internet : Roman (site éditeur) et Profil Facebook
Format (en cm) : 10,7 x 17,7
Dépôt légal : septembre 2010
ISBN : 978-2-7443-1651-7
Prix : 6,10 €


Également sur la Yozone :
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François Schnebelen
30 mars 2011


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